La ville japonaise de Nagasaki s'est figée vendredi pour le 68 ème anniversaire de
la bombe atomique qui l'a ravagée le 9 août 1945, faisant 70.000 morts. A 11H02 locales
(04H02 à Rome ) une cloche a sonné le glas à l'instant précis où la deuxième bombe
atomique de l'histoire de l'Humanité frappait cette ville de l'ouest du Japon, trois
jours après l'enfer nucléaire de Hiroshima (140.000 morts). Les dizaines de milliers
de personnes présentes à Nagasaki, survivants, officiels, délégations étrangères,
se sont alors recueillies le temps d'une minute de silence.
Comme il l'a fait
lundi, en la cathédrale d'Hiroshima, le cardinal Peter Turkson, président du Conseil
Pontifical Justice et Paix, a présidé une messe, "une messe pour la paix dans le monde".
Dans son homélie, le Cardinal Turkson a souligné que “pardonner était le premier pas
à accomplir pour espérer obtenir la vraie paix, qui est don de Dieu”. Dans un vibrant
appel à la paix dans le monde, le prélat a rappelé que « la paix est le fruit d’une
collaboration entre Dieu et l’humanité, dans la mesure où c’est Dieu offre à l’homme
le don de la pacification, mais c’est à l’humanité d’y travailler de manière assidue
et avec amour ». « Le pardon gratuit de Dieu, a ajouté le Cardinal Turkson, reconstruit
l’alliance avec son peuple, mais exige du peuple un cœur contrit et un esprit d’humilité
». Le reste de l’homélie s’attardait sur l’esprit des Béatitudes. Comment la notion
de pardon évoquée par le cardinal Turkson est-elle perçue au Japon ? Quel regard les
jeunes japonais portent-ils sur ce moment de l’histoire ? Ecoutez le témoignage du
père Antoine de Monjour, prêtre des missions étrangères de paris (MEP), au
Japon depuis 1992 Des propos recueillis
par Hélène Destombes
Jeudi, le cardinal Peter Turkson a participé déjà à Nagasaki
à une cérémonie, au Ground Zero Park, à la mémoire des victimes du bombardement atomique
du 9 août 1945. Le président du Conseil pontifical Justice et Paix a prié pour les
défunts, mais aussi pour ceux qui souffrent encore des conséquences de la radioactivité.
Une prière au « Dieu miséricordieux » pour aider l'homme à poser un regard
de compassion sur les « nombreux problèmes de l'humanité ». Au cours de la célébration,
il a évoqué les souffrances de l'humanité, tels que « les guerres, les millions de
personnes qui souffrent de la faim, les innombrables réfugiés, les catastrophes naturelles,
les conflits cruels et inutiles, et surtout « la mondialisation de l'indifférence
», déjà stigmatisée par le pape François le 8 Juillet dernier, lors de sa visite à
Lampedusa.
Appel à un monde sans violence et sans peur
Le cardinal
Turkson a souhaité l'avénement d'une ère où « les nations pourraient vivre dans la
paix et où les populations seraient libérées de la peur et du besoin » grâce « à la
lumière de la vérité de Dieu ». Un temps où il n’y aurait « plus de violence, de souffrance
et de larmes ».
La visite de plusieurs jours du Cardinal Turkson au Japon s’inscrit
dans l’initiative « Dix jours pour la Paix » promue par la Conférence épiscopale du
Japon, entre le 6 et le 15 août, à la mémoire des victimes des bombes atomiques.
(Photo:
fidèles durant la messe de ce vendredi en la cathédrale Urakami de Nagasaki)