Au Maroc, la grâce royale, accordée par erreur à un pédophile espagnol, secoue encore
le pays. Plusieurs centaines de personnes ont à nouveau manifesté mercredi soir à
Rabat. Malgré l'annulation de cette grâce par le roi Mohamed VI, puis l'arrestation
du pédophile en Espagne, le rassemblement a été maintenu devant le Parlement, là même
où une première manifestation d'envergure avait été violemment réprimée vendredi dernier.
Des bougies ont été allumées en hommage aux victimes du pédophile, un homme
âgé d'une soixantaine d'années qui se trouve depuis mardi en prison préventive, en
attendant que la justice espagnole tranche sur son sort. Ces mouvements de contestation,
sont les plus importants depuis deux ans dans le pays.
Les manifestants réclament
notamment une pleine indépendance de la justice et certains attendent des changements
au sommet de l’État. Pour Pierre Vermeren, historien et spécialiste des sociétés
du Maghreb, au-delà de ce scandale, la mobilisation révèle un malaise grandissant
chez les Marocains. Des propos recueillis par Audrey Radondy