2013-08-07 15:11:21

Egypte : la présidence annonce l’échec des médiations internationales


« La phase des efforts diplomatiques a pris fin aujourd'hui ». Le mot « échec » n’est pas inscrit dans le communiqué publié par la présidence égyptienne mercredi 7 août 2013, mais la médiation de la communauté internationale prend fin. Les Etats-Unis et l'Union européenne, mais aussi l'Union africaine, le Qatar et les Emirats arabes unis, ont dépêché au Caire depuis sept jours des ministres et des représentants pour tenter d'amener les autorités à la retenue et de convaincre les islamistes de se disperser.

Les Frères musulmans jugés responsables

Dans le texte rendu public mercredi matin, le gouvernement intérimaire, mis en place par l'armée et qui a déposé il y a un mois le premier président égyptien élu démocratiquement, « rend les Frères musulmans complètement responsables des conséquences à venir de leurs violations des lois et de leur mise en danger de la sécurité publique ».

L'influente confrérie islamiste de Mohamed Morsi organise depuis plus d'un mois deux sit-in au Caire que les forces de l'ordre menacent de disperser par la force. Après plus de 250 morts en un mois, essentiellement des islamistes, dans des affrontements entre pro et anti-Morsi et entre forces de l'ordre et pro-Morsi, la communauté internationale redoute un bain de sang si la police tente de disperser les sit-in.

L'Egypte rejette les « pressions étrangères »

Outre le secrétaire d'Etat américain adjoint, William Burns, qui a quitté le Caire mercredi matin, le président américain avait mandaté en Egypte le sénateur républicain John McCain. A peine arrivé au Caire, l’ancien candidat à la Maison Blanche a provoqué le mécontentement de la présidence égyptienne. Les « pressions étrangères » ont « dépassé les usages internationaux » a déclaré le représentant du pouvoir intérimaire.
« La présidence rejette les déclarations du sénateur McCain et les considère comme irresponsables et falsifiant la vérité », a-t-il indiqué. Le sénateur américain avait demandé la libération de tous les Frères musulmans qui, selon lui, étaient des opposants politiques emprisonnés.

Les Etats-Unis défendant les Frères musulmans, est-ce surprenant ? Marie Duhamel a interrogé Thierry Garcin, l’auteur de Grandes questions internationales aux Editions Economica RealAudioMP3

Photo : sympathisants du président déchu, Mohamed Morsi, membres de la Confrérie des Frères musulmans.







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