Menaces d'Al-Qaïda : les Occidentaux prolongent la fermeture de leurs ambassades

La France et la Grande-Bretagne ont prolongé ce matin, la fermeture de leur ambassade au Yémen jusqu’à la fin du Ramadan, c’est-à-dire jusqu’au mercredi 7 août. Ces pays, ainsi que l’Allemagne, ont pris cette décision, après que Washington ait déclaré vendredi 2 août, qu’Al-Qaïda s’apprêtait à attaquer des intérêts occidentaux. Les États-Unis qui, fait exceptionnel, ont fermé jusqu’au samedi 10 août une vingtaine d’ambassades et consulats, principalement au Moyen-Orient et en Afrique.

Dans un enregistrement audio posté sur des forums jihadistes, le chef d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a accusé les États-Unis d’avoir « comploté » avec l’armée égyptienne et la minorité chrétienne copte pour faire destituer le président islamiste égyptien Mohamed Morsi début juillet.

Jeudi 1er août, le président Barack Obama avait remercié son homologue yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, en visite aux États-Unis, pour sa « coopération solide » dans la lutte contre Al-Qaïda.

Washington mène de nombreuses opérations contre les extrémistes islamistes au Yémen, en particulier des attaques de drone, avec l’accord tacite du gouvernement de Sanaa.

Pour Anne Giudicelli, spécialiste des risques politico-sécuritaires, s’il y a des risques d’attentats au Yémen, c’est avant tout en raison des actions des États-Unis dans le pays : « Il y a eu ces derniers jours une offensive menée par des drones américains sur des régions de ce pays faisant des victimes civiles, ce qui a pour effet de générer d’une part des réactions de cette mouvance (Al- Qaïda) et d’autre part d’instrumentaliser ces offensives pour rallier un maximum de membres de la société civile, pour créer une situation de vengeance ».

Si selon Anne Giudicelli, les attaques de drones des États-Unis exacerbent les sentiments anti-américains et seraient entre autres à l’origine des menaces d’Al-Qaïda, elle souligne que cette situation peut aussi arranger les États-Unis pour montrer l’efficacité de leur système de surveillance.

(avec agences)



(Photo : les protections ont été renforcées autour de l'ambassade britannique à Sanaa, la capitale du Yémen.)