Pour le cardinal Dolan, le Pape n'a pas changé l'enseignement de l'Eglise sur la sexualité
La conférence de presse du pape François dans l’avion qui le ramenait de Rio à Rome
continue de susciter de nombreux commentaires, en particulier ses propos sur l’homosexualité.
A tel point que le très influent cardinal de New-York Thimothy Dolan a tenu à avertir,
dans les colonnes du Catholic Herald, que le pape n’avait pas changé l'enseignement
de l'Eglise sur la sexualité.
"Si une personne est homosexuelle et qu'elle
cherche Dieu avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? Ils ne devraient pas
être marginalisés. Ils sont nos frères" : ces propos, prononcés par le Pape lundi,
reflètent, selon le cardinal Dolan, une approche miséricordieuse et compatissante
de l'enseignement de l'Eglise.
Pas de changement, mais une approche plus
nuancée
Les paroles du pape peuvent avoir été considérées comme "nouvelles
et innovantes", mais l'archevêque de New-York ne le pense pas. Elles soulignent que
si certains actes peuvent être mauvais, il faut toujours aimer et respecter les personnes
et les traiter avec dignité. Le cardinal Dolan regrette, à ce propos, qu’on présente
une image caricaturale des papes précédents, qui n'auraient pas eu cette même attitude.
Le journaliste français Henri Tincq, spécialiste des questions religieuses, souligne
pour sa part que la déclaration du pape François n’annonce pas un changement de position
de l’Eglise mais une approche plus nuancée du phénomène, « une bienveillance de ton
et une compréhension inconnues, jusqu’à ce jour, à ce niveau de responsabilité dans
l’Eglise ».
Pas de changement de cap, donc : l’Eglise condamne les attitudes
et « orientations » homosexuelles. Elles sont qualifiées, dans le Catéchisme universel
de 1992, d’« objectivement mauvaises et désordonnées ». Mais l'Eglise exige le respect
des personnes homosexuelles et le rejet de toute homophobie. Quant au mariage gay,
pas de surprise. La position de l’Eglise, le pape François l’a réaffirmée, est bien
connue. Du reste, lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires, en 2010, il s’était
opposé à la légalisation du mariage homosexuel.