Le centre Astalli des Jésuites italiens dénonce les « politiques scélérates », responsables
des tragédies en Méditerranée. Un nouveau naufrage a eu lieu vendredi soir. 53 immigrés,
partis des côtes libyennes, voyageaient à bord d’une fragile embarcation de fortune.
22 d’entre eux, seulement, ont pu être secourus par deux navires marchands. Les 31
autres sont morts noyés. Ils sont originaires du Nigéria, Gambie, Bénin, et Sénégal.
Un autre bateau en difficulté, avec seize femmes à bord, a été secouru dimanche.
Le
jour même, les autorités de l’île de Lampedusa ont annoncé avoir accueilli plus de
450 immigrés. Il y a actuellement 927 personnes dans le centre d’accueil qui ne pourrait
en accueillir que 250. Le père jésuite Giovanni La Manna, directeur du Centre Astalli,
relève que désormais les trafiquants sans scrupules sont le seul recours possible
pour des hommes et des femmes fuyant les guerres et les persécutions. La vraie responsabilité
de ces morts doit être imputée aux politiques criminelles qui continuent d’ignorer
l’évidence : rien pas même le danger de mort ne peut décourager ceux qui n’ont plus
rien à perdre.
Mettre en place des couloirs humanitaires sécurisés
Pour
le ministre italien de l’intérieur, il est urgent d’arrêter le trafic des passeurs
de la mort mais cela passe, selon lui, par un réseau de collaboration avec les pays
de départ. De son côté le gouvernement maltais a réclamé une intervention de Bruxelles.
Pour le père La Manna, au contraire, il faut créer des couloirs humanitaires en Méditerranée.
Depuis des années – note-t-il - les gouvernements s’obstinent à chercher des accords
ou des politiques pour bloquer les flux migratoires, inutilement. Le résultat, c’est
un massacre incalculable d’innocents. Ceux qui cherchent un refuge partiront coûte
de coûte