C’est une visite chargée de sens et d’émotion que le Pape François accomplira à Rio
ce jeudi, vers 11 heures locales, 16 heures à Rome. Trente-trois ans après Jean-Paul
II, le Pape François se rend dans une favela, la favela de Varginha, dans un quartier
fortement défavorisé où il y a quelques mois encore régnait une incroyable violence.
Aujourd’hui plus de 11millions de Brésiliens, soit 6% de la population brésilienne
vit dans ces bidonvilles qui se greffent aux grandes agglomérations du pays. Le Pape
François rencontrera la communauté paroissiale de la Favela, puis à pied il rejoindra
un terrain de football où il s’adressera à la population.
Notre envoyé
spécial, Olivier Tosseri, s’est rendu dans ce quartier.
Varginha,
petite favela oubliée du nord de la métropole brésilienne. Ici la misère et la violence
sont le quotidien des habitants. Pacifiée il y a moins d’un an par la police, elle
garde les stigmates de décennies d’abandon total de la part des autorités. Les affrontements
y étaient tellement fréquents entre trafiquants de drogue et la pauvreté si aigue
qu’elle a gagné le surnom de bande de gaza de Rio.
Maisons à l’abandon, trottoirs
défoncés ou couverts de détritus, absence d’infrastructures de bases, rien ne manque
à l’image de la Favela dont les habitants ont besoin de tout. On ne s’occupe pas de
leurs conditions de vie mais on se dispute leurs âmes. Les sectes essaient de se faire
une place. La moitié des habitants est catholique et l’autre évangélique mais tous
sont heureux de recevoir le Pape des pauvres.
Ils l’accueillent comme l’un
des leurs. Aller à la périphérie porter le Christ plus qu’une devise pour l’action
de son pontificat, la base du ministère de François. Les plus humbles et les plus
démunis, il les fréquentait déjà en tant qu’archevêque de Buenos Aires. Il ne pouvait
manquer de leur rendre visite dans un pays où 6% de la population vit dans les mêmes
conditions que la communauté de Varginha.
A travers elle c’est tous ceux qui
se sentent délaissés matériellement et perdus spirituellement que le Pape honore pour
confirmer l’action sociale et pastorale de l’Eglise.