Les élections législatives au Togo, après plusieurs reports, auront bien lieu jeudi.
Plus de 3 millions de Togolais vont désigner les nouveaux députés de l’Assemblée nationale.
Un scrutin qui aurait dû se tenir au mois d’octobre, l’année dernière.
Le
collectif « Sauvons le Togo (CST) et la coalition Arc-en-Ciel, qui rassemblent plusieurs
partis d’opposition et des membres de la société civile, réclamaient des réformes
préalables dans ce petit pays de six millions d’habitants dirigé par la même famille
depuis plus de 40 ans.
Plusieurs partis de l’opposition avaient même refusé,
dans un premier temps, de présenter des listes électorales, les réformes réclamées
n’ayant pas été menées. Au final ils n’ont obtenu que des concessions mineures. Au
début du mois de juillet, un accord a été signé entre le gouvernement et l’opposition
qui a accepté de participer aux législatives, en contre-partie de la mise en place
de plusieurs mesures.
Pour Coumi Toulabor, historien franco-togolais et directeur
de recherche au Centre d’études d’Afrique noire à Bordeaux, l’issue du scrutin peut
réserver quelques surprises. Mais selon lui, une chose est sure, l’alternance tant
attendue par les Togolais, n’est pas pour tout de suite.
« Quand on parle
d’obtenir cette alternance, le jeu des leaders politiques fait que cette alternance
disparaît comme un feu de paille. »
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Et
nouveauté pour ces législatives : un poste de chef de l’opposition a été créé à l’Assemblée
nationale. Mais l’opposition est désorganisée comme l'explique Coumi Toulabor.
« Il n’y a pas une personnalité qui fédère l’opposition. Au sein de l’opposition,
ce sont des rivalités de concurrence. Vous prenez les deux partis les plus importants
de l’opposition, c’est une lutte sournoise entre les deux partis. »
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Ata
Messam Zeus Ajavon, avocat et coordinateur du collectif « Sauvons le Togo », qui rassemble
plusieurs partis de l’opposition et des membres de la société civile, explique ce
qu’il attend de ces élections.
« Si ça se passe dans la transparence et si
les résultats qui proviennent des urnes, sont les résultats qui sont proclamés, il
y aura immédiatement un climat apaisé. »
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Des
propos recueillis par Audrey Radondy
(avec agences)
Photo
: Des supporters de l'Union pour la République (UNIR), le parti du président Faure
Gnassingbé.