2013-07-22 20:21:50

La Centrafrique s'enfonce dans la crise: les craintes d'une missionnaire


Loin des écrans, la situation en Centrafrique s’aggrave, tel est le constat sombre dressé par ses habitants, et en particulier l’Église locale. La semaine passé, le symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar avait déjà publié une déclaration dans laquelle elles déploraient « les indicibles souffrances infligées à la population de la République centrafricaine ». Le Secam s’était dit « choqué » non seulement par les violations des droits de la population » mais aussi par « l’indifférence de la communauté internationale ».

La sonnette d’alarme est cette fois-ci tirée par une sœur de la charité, Elvira Tutolo qui vit à Berberati, à 650 kilomètres de Bangui. « la situation sanitaire est la plus préoccupante » explique cette religieuse qui vit depuis 21 ans au pays. Dans sa ville, la seule banque a fermé le 22 mars dernier, de peur des pillages, et n’a jamais rouvert. Selon elle, les rebelles du Seleka, responsables du coup d’état dans le pays sont divisés en factions, qui luttent entre elles et ne recherchent que l’argent.

Le climat a changé depuis la prise de pouvoir des rebelles regrette la missionnaire. Elle note en particulier à Berberati l’augmentation du complexe de supériorité de la communauté arabo-musulmane, et la multiplication des petites mosquées. L’évêque de Berberati a entamé un dialogue avec l’imam local pour tenter d’apaiser la situation, et les religieuses invitent les jeunes musulmans pour des rencontres au Centre culturel. « C’est une situation qui ne doit pas s’aggraver car ce serait gravissime » explique sœur Elvira. Avec ses deux sœurs de la communauté, la religieuse italienne prie pour que la Centrafrique ne soit plus ignorée.








All the contents on this site are copyrighted ©.