La Syrie ne voit pas la fin du conflit qui la ravage peu à peu depuis plus de deux
ans. Symbole des malheurs du peuple syrien : les réfugiés qui s’entassent dans des
camps dans les pays limitrophes, comme celui de Zaatari visité ce jeudi matin par
le secrétaire d’Etat américain, en tournée dans la région. John Kerry en a profité
pour rencontrer le directeur du Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés ainsi que
plusieurs personnes vivant dans ces camps.
Ces Syriens lui ont fait part de
leur colère devant l’incapacité de la communauté internationale à faire cesser le
bain de sang dans leur pays. Ils lui ont demandé aussi d’instaurer des zones d’exclusion
aérienne et de bloquer les arrivées d’armes venant d’Iran et l’afflux de combattants
du Hezbollah libanais.
A l’intérieur de la Syrie, on tente tout simplement
de survivre à la guerre et de parer au plus pressé. Mgr Audo, évêque d’Alep et
président de Caritas Syrie, revient avec Marie Duhamel sur les différents problèmes
que son organisation à affronter au quotidien
La
première urgence est celle de garantir aux populations un accès à la nourriture. C’est
pourquoi, grâce aux partenaires de la Caritas, des paniers alimentaires sont distribués
dans plusieurs régions touchées aussi bien directement par le conflit que par ses
conséquences sur l’organisation de la distribution des biens alimentaires. « Avec
la cherté de la vie, la dévaluation de la livre syrienne et le chômage, il a fallu
absolument soutenir les familles avec des paniers alimentaires » explique le prélat
qui reconnait que la Caritas Syrie n’est pas « assez préparée pour être efficace ».
La Caritas agit également dans le champ de la santé en essayant d’apporter
un soutien pour les opérations et aux malades grâce notamment à Caritas Italie et
à d’autres Caritas européennes.
Loyers, personnes âgées et éducation
Les
déplacés syriens tentent de trouver un toit pour vivre. Les loyers ont du coup explosé
dans les zones où ils ont trouvé refuge. Pour faire face au coût, certaines familles
font appel à la Caritas. « Pour l’instant c’est assez timide, c’est très limité car
cela coute cher de payer des loyers » regrette Mgr Audo qui assure cependant que son
organisation fait ce qu’elle peut « pour soutenir le plus grand nombre de familles
».
Autre point fort de l’action de la Caritas dans ce conflit civil : la préparation
de l’avenir au travers de l’éducation. L’Eglise tente de maintenir malgré les conditions
souvent difficiles, un semblant d’éducation scolaire. La Caritas donne ainsi des bourses
« à des étudiants à Alep qui ne peuvent pas se rendre à l’université à cause de la
cherté des transports. Si on lui donne ne serait-ce que vingt dollars par mois, cela
lui permettrait de payer au moins son transport et d’acheter du papier, des crayons
pour suivre ses cours ». La Caritas prend soin aussi des personnes âgées, des gens
« à qui personne ne pense » rappelle l’évêque d’Alep.
Photo : vue
d'une rue de Homs, dont tous les bâtiments ont été détruits par les derniers combats,
le 13 juillet 2013