Sans débat préalable, le parlement français autorise la recherche sur l'embryon
En France, la recherche sur l’embryon et les cellules souches passe de « l’interdiction
avec dérogations », en vigueur depuis 2004, à « l’autorisation encadrée ». Mardi 16
juillet 2013 à 17h10, le Parlement a définitivement adopté par 314 voix contre 223,
le texte proposé par le radicaux de gauche, autorisant la recherche sur l’embryon
et les cellules souches. Un texte soutenu par le gouvernement socialiste pour que
la France rattrape « son retard ». Si la quasi-totalité des socialistes ont voté pour,
l’ensemble de l’UDI et de l’UMP a voté contre.
« Il s’agit d’un vote
de partis, ce n’est pas un vote qui manifeste une grande conscience individuelle des
législateurs. C’est un vote qui a lieu après une absence de débat caractérisé. Du
coup, ce vote est plutôt indicatif d’un climat de parti contre parti, plutôt qu’indicatif
d’une réflexion à hauteur des enjeux. »
Réaction de l’archevêque de Rennes,Mgr Pierre d'Ornellas travaille sur les questions de bioéthique pour la Conférence
des évêques de France
Il
y a quelques jours seulement, l’archevêque de Rennes rappellait dans un communiqué
que «nul n'est une personne sans avoir été d'abord un embryon humain». Pour lui «
le choix entre le principe d’interdiction et l’autorisation encadrée doit faire l’objet
d’un vrai débat qui conduise sereinement à une solution de progrès ».
« Faut-il
avoir peur du débat ? Certainement pas ! » : Mgr d’Ornellas déplorait déjà l'absence
de débat sur l'identité de l'embryon humain. L'écoute et la réflexion sont sont une
nécessité. Les États Généraux de la bioéthique en 2009 en sont l’exemple soulignait
le prélat, ils ont permis un vrai dialogue entre les composantes de la société».
Ce
n'est pas sans raisons, solidement établies, que ce débat de bioéthique s'est conclu
en juillet 2011 par le maintien dans la loi du principe d'interdiction de la recherche
sur l'embryon humain et sur les cellules souches embryonnaires. En 2011, le législateur
de 2011 a pensé nécessaire de mettre dans la loi que tout changement législatif sur
la bioéthique devra être précédé d'un débat sous forme d'États Généraux. Mgr D’Ornellas
s’interroge donc : « Pourquoi cet article de loi ne s'appliquerait-il pas à la recherche
sur l'embryon humain ? Pourquoi avoir peur du débat en confinant aujourd'hui l'examen
de cette question dans une soirée parlementaire ? » un vrai débat, qui conduise sereinement
à une solution de progrès… Or, indique l’archevêque de Rennes, le progrès n'est vrai
que si éthique et science sont reliées.
Le principe d'interdiction de recherche
sur l'embryon humain, poursuit-il, alerte sur l'existence de l’écosystème humain.
« Ne pas le respecter se retourne toujours, à plus ou moins longue échéance, contre
nous. La science ne peut guider les choix politiques. Ceux-ci doivent discerner comment
l'écosystème humain, qui précède l'État, est promu. L'écologie, si nécessaire et urgente,
est aussi humaine », conclut Mgr d'Ornellas.
765 000 européens ont signé
la pétition « Un de Nous »
L’initiative citoyenne « Un de Nous » poursuit
sa collecte de signatures. Une pétition en ligne proposée par des citoyens européens
demande à l’Union Européenne de ne plus financer la recherche impliquant la destruction
d’embryons humains. Elle s’appuie sur un instrument de démocratie participative qui
vient d’être mis en place.
L’objectif est de recueillir avant fin octobre
2013 un million de signatures provenant d’au moins 7 des 27 pays de l’Union Européenne.
Pour l’heure, 765 000 signatures ont été recueillies en Europe dont 67 000 en France.
Le projet est soutenu dans l’hexagone par la Fondation Jérôme Lejeune, les
Associations familiales catholiques, le Comité protestant évangélique pour la dignité
humaine et Alliance Vita.
Photo : le collectif "Un de nous" a organisé un
happening jeudi 11 juillet à côté de l’Assemblée nationale alors que les débats étaient
en cours dans l’hémicycle pour dénoncer la proposition de loi sur la recherche utilisant
l’embryon.