L'Eglise soutient une convention de l'OIT pour les marins
Une table, une chaise, une lampe ou un lit : très souvent, les objets qui nous entourent
sillonnent les mers avant d’appartenir à notre quotidien sans que nous le sachions.
C’est ce que rappelle Mgr Veglio, le président du Conseil pontifical pour la Pastorale
des migrants et des personnes en déplacement dans un message publié à l’occasion du
dimanche pour la mer, célébré ce dimanche 14 juillet par l’Eglise. Ce jour est l’occasion
de prier pour les 1,5 million de marins qui naviguent de par le monde. Dans son message,
Mgr Veglio invite les communautés chrétiennes à prier mais aussi à reconnaître le
travail de ces hommes et de ces femmes. Marie Duhamel
Voguent
sur les océans et les mers quelques 100 000 navires transportant 90% des biens manufacturés
dans le monde. Or « avec les pérégrinations continuelles des personnes, ce monde de
la mer doit aujourd’hui tenir compte des effets complexes de la mondialisation et
malheureusement doit affronter aussi des situations d’injustice ». En novembre dernier,
lors du 23ème Congrès Mondial de l’Apostolat de la Mer, Benoît XVI évoquait la vulnérabilité
des marins, des pécheurs et des navigateurs. Mgr Vegliò revient sur ces conditions
de vie et de travail difficiles. « Ils passent des mois entiers loin de leurs proches,
peuvent faire l’expérience de l’abandon dans des ports étrangers sans salaire, de
la criminalité, des catastrophes naturelles ou du piratage. Il y a cependant une lueur
d’espérance dans la nuit obscure. »
Au mois d’août, la convention sur le travail
maritime de l’Organisation internationale du travail (OIT) entrera en vigueur. Elle
fut l’objet d’années de discussion entre gouvernements, employeurs et travailleurs.
Ce texte, ratifié par trente pays, établit des conditions minimales : emplois équitables,
soins médicaux, protection et sécurité sociale, et conditions de bien-être à terre.
A ce sujet, le dicastère affirme qu’il restera vigilent. Il faut selon lui développer
les infrastructures existantes, encourager les autorités portuaires à mettre en place
un système de taxes pour les finances et enfin informer les marins et pécheurs de
leurs droits. C’est aussi « notre responsabilité » affirme Mgr Veglio, si nous voulons
des « changement réels » et que cette convention soit efficace. Depuis 1920 l’Eglise
à travers l’œuvre de l’Apostolat de la Mer a un réseau d’aumôniers et de volontaires
dans plus de 260 ports dans le monde.
Photo : terminal à conteneurs
du port d'Hambourg en Allemagne