RDC : vingt ONG du Kivu unis contre les violences faites aux femmes
Les violences faites aux femmes congolaises. C'est le thème du rapport remis par le
gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), le jeudi 11 juillet à un
comité de l'ONU. Le même jour, une délégation de quatre personnes, avec le soutien
de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Synergie des Femmes pour
les Victimes des Violences Sexuelles (SFVS), a proposé au comité le rapport alternatif
des vingt ONG.
Ces organisations dénoncent notamment les luttes armées pour
le contrôle des ressources naturelles, cause majeure des violences subies par les
femmes dans le pays. Des violences sexuelles dont sont victimes, depuis plusieurs
décennies, de nombreuses femmes en temps de guerre comme en temps de paix. Elles n’ont
cessé d’augmenter depuis le début du conflit entre l’armée et les rebelles du M23
dans l’Est de la RDC. Et la moitié de ces agressions sexuelles sont commises par des
soldats et des policiers congolais.
« Il s’agit d’humilier, de terroriser
la population en sachant que la femme a un grand rôle à jouer. On sait qu’en s’occupant
de la femme, c’est toute la communauté qu’on met à genoux », explique Mathilde Muhindo,
directrice du centre Olame pour les droits des femmes victimes d’agressions. Écouter
:
Les ONG
font également état de violences domestiques y compris de viols conjugaux. « Toutes
ces violences domestiques, qui sont aussi culturelles, toutes ces violences là nous
les dénonçons aussi. Nous privilégions l’éducation et la sensibilisation parce que
nous savons que des femmes et des hommes ignorent leurs droits et surtout les droits
de la femme », précise Mathilde Muhindo. Écouter :
Un constat
dramatique dix ans après l’adoption du protocole de Maputo, le 11 juillet 2003, qui
renforce la protection des droits des femmes en Afrique.
Mathilde Muhindo attend
des pays voisins de la RDC et de la communauté internationale, qu’ils prennent leurs
responsabilités dans ce « conflit à dimension internationale » : « on nous a trop
aidé, soit disant dans les programmes de prise en charge des femmes violées. Si on
avait travaillé aussi sur les auteurs et les vraies causes, peut-être qu’on n’en parlerait
plus. » Écouter :
Mathilde
Muhindo, directrice du centre Olame pour les droits des femmes victimes d’agressions,
interrogée par Audrey Radondy. (avec Agences)