La justice italienne a décidé samedi le maintien en détention de Mgr Nunzio Scarano,
arrêté le 28 juin par la police italienne. Mgr Scarano est accusé notamment de corruption
et de tentative de blanchiment d'argent sale, il restera donc incarcéré à la prison
romaine de Regina Coeli. Le tribunal a ainsi rejeté la demande présentée le 1er
juillet par les avocats du prélat, qui avaient demandé les arrêts domiciliaires pour
leur client.
Vendredi, le promoteur de justice du Vatican, par une ordonnance
datée du 9 juillet, a décidé de geler les fonds déposés au IOR, l’Institut pour les
Œuvres de Religion, au nom de Mgr Nunzio Scarano, qui fait l’objet de deux enquêtes
de la justice italienne. Les autorités du Vatican continuent à enquêter sur des transactions
suspectes. L’enquête pourrait être étendue à d’autres personnes. Voilà ce que déclarait
en fin de matinée vendredi le Père Federico Lombardi, dans un communiqué. Rappelons
que Mgr Nunzio Scarano, jusqu’il y a un mois, était chef de la comptabilité à l'APSA,
l'agence qui gère le patrimoine du Vatican.
« L’IOR suit une ligne claire d’identification
systématique et de tolérance zéro à l’encontre de toutes ces activités qui sont illégales
ou étrangères aux Statuts de l’Institut, qu’elles soient menées par des laïcs ou des
ecclésiastiques », a déclaré les Père Lombardi, rappelant au passage les récentes
prises de position du président de l’Institut, Ernst von Freyberg. « Actuellement,
a ajouté le Père Lombardi, l’IOR est confronté à un examen mené par le Promontory
Financial Group (société américaine de consultants) de toutes les relations avec les
clients et des procédures en vigueur contre le recyclage d’argent ». « Dans le même
temps, a ajouté le Directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, l’IOR est en train
de mettre en place des mesures adéquates pour améliorer ses structures et procédures
». « L’IOR coopère pleinement avec l'organisme de régulation financière du Vatican,
l'AIF (Autorité d'Information financière), et les autorités judiciaires pour faire
la pleine lumière sur cette affaire".
« Ce processus, a précisé le Père Lombardi,
a été entamé en mai 2013 et l’on peut estimer qu’il sera en grande partie conclu fin
2013 ». Le Père Lombardi a également déclaré que « ces dernières semaines, l’IOR
a nommé un chief risk officer au niveau de la Direction, avec pour mission spécifique
de se concentrer sur la compliance (conformité ) et a aussi introduit des mesures
pour renforcer de manière substantielle le système de reporting (rapport d’activité)
». Le pape a lancé depuis la mi-juin une reprise en main de l'IOR en commençant
par nommer Mgr Battista Ricca, directeur de la Maison Sainte Marthe au Vatican, au
poste de "prélat" de l'IOR, avec droit de regard total. Le pape François a aussi institué
fin juin une commission formée de quatre religieux et une laïque chargée d'inspecter
l'IOR et de proposer une réforme de l’Institut.