Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 14
juillet, 15ème dimanche du temps ordinaire. Evangile selon Saint Luc, 10, 25-37 :
« Maître, que dois-je faire, pour avoir part à la vie éternelle ? »
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le Père Pascal Montavit
L’Évangile
de ce jour propose un enseignement important sur la mission que Jésus a accomplie
auprès des hommes et sur les commandements que nous sommes appelés à mettre en pratique.
Un docteur de la loi demande à Jésus ce qu’il doit faire pour avoir part
à la vie éternelle. Invité à répondre lui-même à sa demande, il dit : « Tu aimeras
le Seigneur ton Dieu de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même » (Lc 10,27).
Jésus reconnaît la justesse de cette réponse. Ce double commandement est déjà présent
dans l’Ancien Testament. Aimer Dieu et son prochain. Ces deux réalités sont inséparables.
Toutefois, avec la venue de Jésus parmi les hommes, cette double exigence
reçoit une lumière nouvelle. L’Évangéliste saint Jean, de son côté, nous apprend que
cet amour de Dieu de tout son être et du prochain comme soi-même prend désormais une
forme nouvelle que Jésus résume ainsi : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous
ai aimés » (Jn 13,34). Il n’est donc plus question d’aimer l’autre comme soi-même,
mais d’aimer l’autre comme Jésus lui-même a aimé. Or Jésus s’est livré sur la Croix.
Il est mort pour chacun de nous. Le Nouveau Testament est bien plus exigeant que l’Ancien.
Il s’agit cependant de bien comprendre cet enseignement. Jésus est
mort sur la croix une fois pour toutes et pour tous les hommes. Les hommes sont donc
sauvés. Ce n’est pas à nous de revêtir le rôle du Sauveur. Nous sommes simplement
appelés à imiter le Christ, tout en restant à notre place, dans la condition du disciple
qui est lui-même sauvé par Jésus. Nous sommes appelés à être témoins du Salut que
Jésus nous a acquis. Pour mieux comprendre la nouveauté du commandement
d’amour et l’imitation de Jésus à laquelle nous sommes appelés, l’Évangéliste Luc,
quant à lui, propose la parabole du bon Samaritain. Les Pères de l’Eglise ont souvent
reconnu Jésus sous les traits du bon Samaritain. Voyons cela plus en détail.
Dans
cette parabole, Jésus n’est ni le prêtre, ni le lévite mais le Samaritain. Il n’occupe
donc pas une position de pouvoir, de reconnaissance sociale, mais il fait partie d’un
peuple méprisé par les Juifs de Jérusalem. Le prêtre et le lévite ont peur de se souiller,
de devenir impurs s’ils s’approchent d’un homme à terre qui pourrait bien être mort.
Le contact avec un cadavre rend en effet impur. Le Samaritain, lui, est en voyage.
Tout comme Jésus au milieu des hommes. Il a quitté son Père pour prendre chair de
la Vierge Marie. Le Samaritain voit l’homme blessé et est saisi de pitié. Tout comme
Jésus devant les foules sans berger. Le Samaritain s’approche, panse les plaies et
y verse de l’huile et du vin. Tout comme Jésus qui guérit les malades. Le vin peut
aussi préfigurer le sang du Christ par lequel nous recevons la vie éternelle. Le Samaritain
conduit l’homme blessé à l’aubergiste et lui remet deux pièces d’argent pour les soins
qu’il lui prodiguera.
De même, Jésus nous a rachetés du péché afin
de nous offrir à son Père. Jésus termine la parabole du bon Samaritain
en s’adressant au docteur de la Loi. Il lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même
» (Lc 10,37). Bien sûr, Dieu seul sauve. Mais nous sommes appelés à être témoins de
ce Salut en prenant soin, nous aussi, de ceux qui sont blessés et qui attendent notre
aide.