Cardinal Turkson : « les entreprises et les travailleurs ne sont pas des marchandises
»
Yaoudé, au Cameroun, accueille du 11 au 14 juillet le premier Congrès de l’UNIAPAC
Afrique, l’Union Internationale Chrétienne des Dirigeants d'Entreprise. Une rencontre
sur le thème « Patron chrétien d’Afrique, dirigeant chrétien d’Afrique, lève-toi !
» qui rassemble des dirigeants chrétiens d’entreprises publiques et privées, des hommes
d’affaires, des avocats, des notaires, des huissiers de justices des universitaires
mais aussi des représentants religieux et politique ainsi que des membres d’organisations
internationales.
Le culte d’ouverture a été présidé jeudi par le pasteur
Isaac Batomen Heuga, président de l’église évangélique du Cameroun. L’ouverture solennelle
a eu lieu dans la matinée de vendredi au Palais des Congrès de Yaoundé. Parmi les
premières interventions : celle du Cardinal Peter Turkson. Le président du Conseil
pontifical Justice et paix a rappelé quelle était la vocation du dirigeant d’entreprise
et présenté un livret à l’attention des hommes et femmes d’affaire.
Une
guide pour les dirigeants d'entreprise
Dans un monde de plus en plus globalisé
et alors que les changements culturels ont entrainé un individualisme accru c’est
un guide « un vade-mecum » qui est proposé aux hommes et femmes d’affaires. Une boussole
pour les guider dans leur prise de décisions en proposant des orientations pratiques
en matière d’éthique. « Dans ce livret il est question d’une vie porteuse de sens
qui permet au responsable d’entreprise de s’ouvrir à la volonté de Dieu, et pas seulement
à sa propre volonté, dans les décisions quotidiennes d’une vie ordinaire, ce qui donne
la capacité de partager les biens communs et de bâtir des communautés ».
L’Eglise
qui témoigne sans équivoque de l’intérêt grandissant qu’elle porte au monde des affaires
offre ainsi sa contribution en se référant à des principes de la doctrine sociale
de l’Eglise. L’accent est mis sur la logique du don qui permet d’aiguiller la logique
du marché vers le bien de tous, qui humanise et civilise les entreprises, mais aussi
sur le principe de subsidiarité, sa mise en application peut jouer un rôle crucial
pour « promouvoir l’initiative, l’innovation, la créativité, et un sentiment de responsabilité
partagée » dans les entreprises.
Voir, juger, agir
Ce document,
auquel ont collaboré un groupe international de quinze dirigeants d’entreprise, gestionnaires,
chercheurs et éducateurs s’articule autour de trois concepts : voir, juger et agir
que le cardinal Turkson développe « Voir la situation clairement, juger à partir de
principes qui promeuvent le développement intégral des personnes, et agir de façon
à mettre en pratique ces principes à la lumière des circonstances particulières de
chacun ».
Les dirigeants d’entreprises sont donc appelés, avec le soutien
de l’Eglise, « à relever les défis du monde non pas avec crainte et cynisme, mais
avec les vertus de la foi, de l’espoir et de l’amour », à poser des gestes qui « démontrent
que la foi et les affaires peuvent travailler de concert et que le profit peut être
compatible avec le bien commun ».