Loi sur l'embryon : Mgr D'Ornellas souhaite un vrai débat national
A la veille de l'examen à l'Assemblée Nationale de la proposition de loi concernant
la recherche sur l'embryon, Mgr Pierre d'Ornellas, au nom de la Conférence des évêques
de France (CEF), a souhaité mardi l'ouverture d'un large débat.
L’ archevêque
de Rennes, qui travaille sur les questions de bioéthique pour la Conférence des évêques
de France rappelle dans un communiqué que « nul n'est une personne sans avoir été
d'abord un embryon humain». Pour lui « le choix entre le principe d’interdiction et
l’autorisation encadrée doit faire l’objet d’un vrai débat qui conduise sereinement
à une solution de progrès ».
« Faut-il avoir peur du débat ? Certainement
pas ! » : Mgr d’Ornellas, qui, à de nombreuses reprises déjà, a interpellé sur l'identité
de l'embryon humain, est très clair sur la nécessité d’écoute et de dialogue. « Ces
derniers mois, souligne-t-il, ont montré à tous à quel point la faute politique est
grande de ne pas organiser le débat pour que chacun puisse s'exprimer, écouter et
réfléchir, en particulier sur les questions sociétales. Les États Généraux de la bioéthique
en 2009 en sont l’exemple, ils ont permis un vrai 'dialogue ' entre les composantes
de la société».
Ce n'est pas sans raisons, solidement établies, que ce débat
de bioéthique s'est conclu en juillet 2011 par le maintien dans la loi du principe
d'interdiction de la recherche sur l'embryon humain et sur les cellules souches embryonnaires.
« Certains veulent aujourd'hui que cette recherche soit autorisée, moyennant un encadrement.
L'enjeu est majeur : avec l'autorisation, pour la première fois dans notre droit,
il serait légal d'utiliser l'être humain ! »
C'est pourquoi, le législateur
de 2011 a pensé nécessaire de mettre dans la loi que tout changement législatif sur
la bioéthique devra être précédé d'un débat sous forme d'États Généraux. Mgr D’Ornellas
s’interroge donc : « Pourquoi cet article de loi ne s'appliquerait-il pas à la recherche
sur l'embryon humain ? Pourquoi avoir peur du débat en confinant aujourd'hui l'examen
de cette question dans une soirée parlementaire ? » un vrai débat, qui conduise sereinement
à une solution de progrès… Or, indique l’archevêque de Rennes, le progrès n'est vrai
que si éthique et science sont reliées. Le principe d'interdiction de recherche sur
l'embryon humain, poursuit-il, alerte sur l'existence de l’écosystème humain. « Ne
pas le respecter se retourne toujours, à plus ou moins longue échéance, contre nous.
La science ne peut guider les choix politiques. Ceux-ci doivent discerner comment
l'écosystème humain, qui précède l'État, est promu. L'écologie, si nécessaire et urgente,
est aussi humaine », conclut Mgr d'Ornellas.