Ce mercredi 10 juillet, le radiotélescope ALMA, au Chili, a observé l'embryon d'une
étoile gigantesque, qui devrait devenir jusqu'à 100 fois plus grosse que le Soleil,
permettant aux astrophysiciens d'identifier le mécanisme de formation de cet astre
de taille exceptionnelle. Les étoiles les plus massives et les plus brillantes de
la galaxie naissent au sein de nuages froids et sombres, un processus enveloppé de
poussière et de mystère. C'est à environ 11.000 années-lumière de la Terre, dans
un nuage sombre baptisé le Nuage Sombre de Spitzer, un ensemble dense de filaments
de gaz et de poussière, qu'a été observé le progéniteur stellaire le plus massif de
toute la Voie Lactée : une monstrueuse matrice d'une masse supérieure à 500 fois celle
de notre Soleil, et en augmentation continue. Le gigantesque embryon d'étoile au centre
du nuage se nourrit de toute la matière environnante. Selon Nicolas Peretto, responsable
de l'équipe du laboratoire d'astrophysique (AIM) du CEA (Paris-Saclay, France) et
de l'Université de Cardiff (Royaume-Uni), cet embryon devrait devenir une étoile brillante
supermassive. Il a ajouté que l’objet observé devrait conduire à la formation d'une
étoile 100 fois plus massive que le Soleil. Seule une étoile de la Voie Lactée sur
10.000 environ atteint une telle masse. Les observations d'ALMA révèlent les détails
pour le moins spectaculaires des mouvements du réseau filamentaire de poussière et
de gaz, et montrent qu'une importante quantité de gaz tombe sur la région centrale.