François écoute les souffrances des migrants de Lampedusa
« Je vous remercie pour l’accueil. Nous prierons les uns pour les autres, et pour
ceux qui ne sont plus là » a lancé le pape François lundi matin, pour sa première
visite hors de Rome, à Lampedusa, cette île de la mer Méditerranée située au large
de la Sicile et à une centaine de kilomètres de la Tunisie.
Des migrants l'ont
accueilli peu après 9h30 puis remercié pour sa visite. Ils ont attiré son attention
sur leur situation. Peu avant, sur un bateau des gardes côtes italiens, il a lancé
à la mer une couronne de fleurs en mémoire des migrants morts lors de leur traversée,
après avoir prié pendant quelques minutes.
Des migrants ont raconté au pape
qu'ils étaient arrivés sur l'île après avoir beaucoup souffert, après avoir fui leur
pays pour des raisons économiques et politiques. Leur problème expliquent-ils : ils
sont tous mineurs. Ils sont revenus sur les «obstacles »rencontrés,
les souffrances subies, comme les « trafiquants qui les ont enlevés, flagellés ».
Ils ont enfin demandé l'aide du Saint-Père, comme celle des pays européens, avant
de remercier Dieu.
7 800 migrants depuis le début de l'année
Porte
d’entrée du territoire européen pour des centaines de milliers de migrants en quête
d’un avenir meilleur, la petite île de 20 km2 n’offre souvent pas d’autre perspective
que de poser le pied sur le sol italien pour déposer une demande d’asile auprès de
l’Italie et de l’Union européenne. Les réfugiés arrivent souvent sur des embarcations
de fortune, de vieux bateaux de pêche ou des bateaux pneumatiques surchargés, à l’issue
d’un périple dangereux et exténuant. 40 personnes sont mortes lors de la traversée
depuis le début de l’année 2013, selon des chiffres officiels.
Les réfugiés
de Lampedusa viennent principalement des régions pauvres de l’Afrique (Somalie, Ethiopie)
et des zones de conflit du Moyen-Orient (Irak, Syrie, Afghanistan). En 2011, avec
les printemps arabes, près de 50.000 personnes avaient débarqué sur Lampedusa, venant
de Libye et de Tunisie. Les autorités s’étaient alors retrouvées complètement débordées.
Dimanche encore, à la veille de la visite du Pape, une centaine de migrants
ont été secourus par les autorités italiennes. Depuis janvier 2013, 7 800 personnes
sont arrivées sur l’île de Lampedusa, deux fois plus que l’an dernier sur la même
période.