2013-07-06 20:32:40

Le Pape aux séminaristes : « Soyez authentiques et cohérents ! »


Les six mille séminaristes et novices venus à Rome dans le cadre de l’année de la foi en pèlerinage, ne sont pas prêts d’oublier leur rencontre avec le pape François. Au cœur de leur séjour, ils ont pu entendre la parole forte et directe du Pape, qui, dans son style désormais bien connu, n’a pas hésité à lâcher son texte et à s’adresser à eux sans ménagement. Pendant près d’une heure, dans une salle Paul VI réchauffée par les témoignages et les chants qui ont précédé son intervention, François a parlé de la vocation, de la joie, de la cohérence entre leur engagement et leur vie, dénonçant sans ambages certains comportements de prêtres.


Les jeunes participants ont réservé un accueil enthousiaste et chaleureux au Pape, accueilli dès son arrivée par des vivats et des chants. La complicité s’est établie d’emblée entre le Pape et l’assistance. Les boutades et la franchise désormais proverbiale du Pontife ont déclenché les rires et les applaudissements d’un auditoire conquis et attentif.

François, dans une catéchèse en grande partie improvisée, a tenu à rappeler avec force la beauté de la consécration, comme don plénier et joyeux de sa personne au Christ et à l’Eglise. Trois mots-clés ont été le fil-conducteur de cette catéchèse très personnelle, vivante et imagée : joie, fécondité et authenticité.

« Le choix définitif est difficile aujourd’hui », a d’abord reconnu le Pape, se référant tant au sacerdoce qu’au mariage ; la faute à une « culture du provisoire » dont nous sommes les victimes, à laquelle nous sommes soumis, et dont il faut se libérer, parce que « dangereuse ».

« Pas de sainteté dans la tristesse ! »

François est ensuite revenu sur la principale caractéristique du consacré : la joie. Et d’exhorter les aspirants au sacerdoce et à la vie religieuse à être de vivants témoins de la joie du Christ. « Il n’y a pas de sainteté dans la tristesse » a martelé le Pape. Et de poursuivre, « la joie ne nait pas des choses que l’on possède. (…) Ca me fait mal quand je vois un prêtre ou une sœur avec une voiture ‘dernier cri’. Ce n’est pas possible ». « S’il vous plait ! Pas de prêtre ou de sœur avec des têtes de piment au vinaigre ! » a lancé le Pape devant une assistance hilare.

Fécondité pastorale

« Mais d’où vient ce manque de joie » que l’on peut voir chez certains consacrés ? interroge le Pape. D’un célibat mal vécu, stérile, source d’une véritable insatisfaction. « Le célibat est un chemin de maturation vers la paternité/maternité spirituelle », rappelle François. « Si un prêtre n’est pas père, si une sœur n’est pas mère, ils deviennent tristes », observe-t-il encore. Cette absence de paternité/maternité spirituelle engendre tristesse et stérilité, et « cela n’est pas catholique ! » conclut François. La joie du consacré découle ainsi de sa fécondité pastorale et la nourrit.

Authenticité et cohérence doivent caractériser les consacrés

Le Pape a enfin appelé séminaristes et novices à « l’authenticité ». Les jeunes ont une aspiration naturelle à la cohérence, note le Pape, et ils sont « dégoûtés quand ils voient des prêtres ou des religieuses qui ne sont pas authentiques », qui, comme les Pharisiens, que dénonce Jésus, se complaisent dans l’hypocrisie et la duplicité. Aux formateurs, aux religieuses et aux prêtres plus âgés de donner « un exemple cohérent ». « Il est nécessaire que nous, prêtres et sœurs, soyons cohérents avec notre pauvreté, insiste François. Quand on commence à considérer que l’argent constitue le principal intérêt d’une institution éducative, ou paroissiale, ça ne va pas. Ca ne va pas, a alors insisté le Pape, c’est une incohérence ». « Les autres doivent pouvoir lire l’Evangile dans nos vies », a ajouté François, malgré les « limites » et les « péchés » de chacun.


Le pape François a enfin donné rendez-vous aux séminaristes et aux novices pour la messe de dimanche en la basilique Saint-Pierre. Une dernière fois, il les a encouragés à aller de l’avant « avec joie, avec cohérence, avec le courage de dire la vérité, de sortir de soi pour rencontrer Jésus dans la prière et de sortir de soi pour rencontrer les autres et leur donner l’Evangile. »







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