L'Eglise vénézuelienne renoue le dialogue avec les autorités
Pour la première fois, depuis quatorze ans, un ministre de l'Intérieur vénézuélien
a accepté l'invitation des dirigeants de l'Eglise catholique pour se pencher ensemble
sur la situation de ce pays sud-américain. Dimanche prochain – rapporte L'Osservatore
Romano - le ministre Miguel Rodríguez Torres rencontrera les représentants de la Conférence
épiscopale vénézuélienne, à huis clos, sans la présence des médias. Aucun programme
n’a été mis au point pour cette rencontre. Le vice-président de la CEV Lückert Roberto
Leon, archevêque de Coro, espère entendre avant les évêques de tout le pays pour se
renseigner sur les problèmes de chaque région: «Nous aborderons les questions nationales,
mais nous voulons que les évêques nous aident à définir des propositions » a-t-il
expliqué. Près de trois mois après le début du mandat présidentiel de Nicolás Maduro,
c'est la première rencontre officielle entre l'Église et l'exécutif. La dernière remonte
à janvier 2006 avec Hugo Chavez et l’épiscopat espérait donc pouvoir dialoguer au
plus vite avec son successeur. A l’époque les tensions étaient grandes entre l’Eglise
et les autorités politiques.
Les universités au centre des débats
Il
est probable que l'une des questions sur la table sera les divergences à propos des
centres d'enseignement supérieur. Récemment - tel que le rapporte l’ agence Fides
- le CEV a lancé un appel au gouvernement et aux universités afin de créer un espace
de dialogue réel et sincère pour trouver une solution immédiate: « Nous croyons qu’il
est important que prévalent par le dialogue la conscience du moment historique que
le pays vit actuellement, la reconnaissance et l’acceptation de la pluralité ainsi
que de l’autonomie de pensée – authentique caractéristique des universités – de manière
à ce qu’existe un engagement clair de la part de l’Etat, du gouvernement national
et de la société civile en faveur de l’éducation » affirment les Evêques. La CEV est
intervenue à cause des actes de violence et de vandalisme de ces derniers jours à
l’Université centrale du Venezuela. Des groupes violents ont accueilli par des tirs
d’armes à feu la marche des universitaires de Lara, alors qu’un groupe d’étudiants
a proclamé une grève de la faim. La contestation des étudiants – qui demandent au
gouvernement une révision des coupes budgétaires intéressant le secteur de l’instruction
publique – est appuyée également par les enseignants. « Ce conflit a montré de nombreux
visages : la nécessité d’une reconnaissance de l’association universitaire de la part
des autorités nationales en vue d’un dialogue sur la parité des conditions et le besoin
d’écouter le monde des étudiants en ce qui concerne leurs requêtes en faveur d’une
formation de qualité » concluent les Evêques.