Un soldat égyptien a été tué dans des attaques simultanées de militants islamistes
qui ont tiré vendredi matin à la roquette et à la mitrailleuse sur des postes de police
et militaire au Sinaï. Deux soldats ont par ailleurs été blessés dans l'attaque d'un
point de contrôle de l'armée à al-Gura, dans le nord de la péninsule et un poste de
police et un bâtiment des renseignements militaires dans la ville frontalière de Rafah
ont été attaqués à la roquette, selon des sources de sécurité. Ces attaques n'ont
pas été revendiquées.
L'armée égyptienne a appelé à l'unité et à la « réconciliation
» après le coup d'Etat militaire contre le président islamiste Mohamed Morsi, dans
un communiqué publié dans la nuit de jeudi à vendredi. Alors que les islamistes ont
appelé à manifester vendredi en soutien au président déchu, faisant craindre de nouvelles
tensions après de récents heurts meurtriers entre pro et anti-Morsi, l'armée souligne
que « les rassemblements pacifiques et la liberté d'expression sont des droits garantis
pour tous ».
Washington a demandé aux nouvelles autorités de ne pas procéder
à des « arrestations arbitraires » après un vaste coup de filet jeudi contre les plus
hauts dirigeants des Frères musulmans dont le Guide suprême Mohamed Badie. L’armée,
qui jusqu’alors s’était accommodée du pouvoir de la confrérie, a changé radicalement
son fusil d’épaule et a entamé un véritable bras de fer avec les Frères, mais n’est
pas-ce pas dangereux ? Eléments de réponse avec Stéphane Lacroix professeur à l'Ecole
des affaires internationales de Sciences Po (PSIA) et chercheur au CERI. Des propos recueillis
par Marie Duhamel