Les chrétiens égyptiens accompagnent de leurs prières les heures dramatiques que connaît
leur pays. Ils prient pour que cesse cette effusion de sang et pour que l’Egypte ne
replonge pas dans la guerre civile. Ils demandent aux chrétiens du monde entier de
prier pour eux et pour leurs compatriotes musulmans. Selon des chiffres fournis par
le patriarche copte catholique Ibrahim Isaac Sidrak au moins 200 000 chrétiens ont
quitté l’Egypte depuis la chute d’Hosni Moubarak. Les chrétiens fuient pour des motifs
économiques mais aussi parce qu’ils ont peur, parce qu’ils se sentent marginalisés
dans leur propre pays, menacés par les fondamentalistes en plein essor depuis la fin
du régime.
Des aggressions quotidiennes
Les agressions
sectaires sont désormais quotidiennes, et n’épargnent pas les enfants, enlevés en
l’échange d’une rançon. Les plaintes pour mépris de l’islam se multiplient contre
les chrétiens. Récemment, il a suffit que trois écoliers d’une dizaine d’années affirment
que leur professeur de géographie, une chrétienne, « montre du dégoût en parlant de
l’islam », pour que cette enseignante soit condamnée à une amende de 12 000 euros
par la cour correctionnelle de Louxor. Mais on voit aussi des musulmans et des chrétiens
œuvrer ensemble pour mettre fin à la discrimination et aux préjugés.
Un
mécontentement qui transcende les clivages
Selon le père Rafic Greiche,
responsable de la Communication des évêques catholiques d’Egypte, plus de 80% des
égyptiens, chrétiens et musulmans, riches et pauvres, rejettent le gouvernement Morsi
et soutiennent la contestation populaire. Interrogé par l’agence vaticane Fides, le
Père Greiche affirme que c’est la déception face à l'aggravation de la situation économique,
politique et sociale qui est à l'origine des manifestations. Au plan économique, l'essence
et la nourriture manquent et les interruptions dans la distribution de l'électricité
et de l'eau sont continuelles. Ce qui n'arrivait pas auparavant, au temps de Moubarak.
La sécurité n'est plus assurée dans les villes alors que les djihadistes ont les mains
libres dans le Sinaï où ils peuvent faire ce que bon leur semble. Au plan politique
enfin, a été approuvée une Constitution dont personne ne veut.
Selon l’AFP,
après l’expiration de l’ultimatum de l’armée égyptienne sommant le président Mohamed
Morsi de satisfaire les revendications du peuples, es dizaines de blindés de l'armée
égyptienne se sont déployés mercredi après-midi aux abords de rassemblements des partisans
du président islamiste. Le président Mohamed Morsi et plusieurs dirigeants des Frères
musulmans ont été interdits de quitter l'Egypte, dans le cadre d'une enquête sur une
affaire d'évasion de prison en 2011. Des responsables à l'aéroport du Caire ont confirmé
à l'AFP avoir reçu l'ordre d'empêcher les responsables islamistes, dont le Guide suprême
de la puissante confrérie Mohammed Badie et son "numéro 2" Khairat al-Chater, de voyager.