Le Soudan souffre toujours des conséquences de la guerre civile
« Au Soudan, la guerre civile a laissé des blessures profondes et la réconciliation
demandera des années », c’est l’administrateur apostolique du diocèse de Rumbek, le
père Fernando Colombo, qui l’affirme à l’agence catholique Misna alors qu’une semaine
de prière pour la paix se déroule ces jours-ci au Soudan du Sud. Un programme de rencontres
et de réflexion, d’assemblées et de débats, a été mis en place par un comité composé
par le gouvernement et dont font partie des représentants des églises locales dont
l’évêque émérite de Torit, Mgr Paride Taban. Une journée nationale de prière sera
célébrée lundi prochain, à la veille du deuxième anniversaire de l’indépendance du
Soudan du Sud. Les promoteurs de cette initiative veulent assainir la mémoire en suivant
le modèle qui a été suivi après la fin de l’apartheid en Afrique du sud.
Un
pays lacéré par les divisions
Le ressentiment n’est pas apaisé – affirme
le père Colombo – mais c’est de cette expérience douloureuse qu’il faut repartir.
Il est essentiel que les victimes puissent s’exprimer. Faute de quoi, il sera difficile
de mettre un terme aux conflits interethniques autour des ressources naturelles, de
la terre, des élevages, des sources d’eau et de favoriser le développement économique
et social du pays. Pour sa part, l’administrateur apostolique du diocèse de Malakal,
Mgr Roko Taban, estime que les séminaires et les débats ne suffisent pas pour comprendre
et résoudre les conflits internes armés ; il faut se rendre sur le terrain et écouter
les communautés locales. Dans le vaste Etat de Jonglei, les combats entre l’armée
et un groupe rebelle ont déjà provoqué des milliers de déplacés. Au Soudan du Sud
les besoins humanitaires sont colossaux : plus de la moitié des sud-soudanais vivent
en dessous du seuil de pauvreté et le pays dépend toujours de l’assistance humanitaire
internationale tandis que les tensions avec Khartoum restent persistantes.