2013-07-03 13:24:46

Le président du conseil italien sera reçu par François


Ce jeudi matin, le chef du gouvernement italien Enrico Letta effectuera une visite privée au Vatican. Son prédécesseur Mario Monti avait été reçu à plusieurs reprises par Benoît XVI. Le président du Conseil des ministres pourra s’entretenir avec le pape François, évêque de Rome puis avec le cardinal Secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone. Ces rencontres sont institutionnelles et sont largement liées à la présence du Saint-Siège sur le territoire italien. Le 8 juin, le Saint-Père avait reçu la visite du chef de l’Etat italien Giorgio Napolitano. Une visite qui s’inscrit – avait-il noté - dans une longue histoire de relations.

Un homme politique modéré

A 46 ans, Enrico Letta est, avec David Cameron, l’un des deux plus jeunes chefs de gouvernement européens. Prudent et équilibré, il est présenté comme un centriste réformiste, issu du mouvement des jeunes démocrates-chrétiens. Son oncle Gianni Letta était considéré à l’époque de Silvio Berlusconi comme l’interlocuteur privilégié du Vatican. Nul doute que sa visite sera scrutée à la loupe. Depuis la fin des Etats pontificaux sous Pie IX, l’Italie et le Vatican entretiennent un voisinage délicat, marqué par des convergences et des dissensions, des échanges cordiaux et des compromis. L’influente Eglise italienne, qui continue de prendre en charge une bonne partie de la politique sociale de la péninsule, est souvent accusée d’ingérence dans le débat politique. Recevant le président Napolitano, il y a un mois, le pape François avait pourtant salué la normalité et l’excellence des relations entre l’Italie et le Saint-Siège après des événements troubles et douloureux. Il avait invité les italiens à dépasser leurs divisions et à grandir dans la justice et la paix. L’Italie – avait-il dit - peut être un exemple dans le contexte européen et la famille des peuples.

Une fibre catholique

Enrico Letta a fait ses premiers pas en politique comme président des Jeunes chrétiens-démocrates. Lors de son discours d’investiture devant la chambre des députés italiens, il avait ainsi déclaré :

Ces jours-ci, j'ai beaucoup pensé au personnage biblique de David. Comme lui, et avec lui, nous sommes dans la vallée dans l’attente d’affronter Goliath. Dans la vallée de nos peurs face à des défis qui semblent gigantesques, même celui de se rassembler pour y remédier. Nous devons nous dépouiller de l'épée et de l'armure que nous avons portées ces dernières années et qui nous pèsent maintenant. Comme David qui prit son bâton à la main, choisit cinq pierres polies par le torrent, et les mit dans son sac de berger, ramassa sa fronde et s'approcha de Goliath, nous, à partir du flux du torrent d’idées sur lesquelles nous nous sommes affrontés, nous avons choisi nos pierres, nos propositions de programme. La fronde, nous l'avons dans la main ensemble, le gouvernement et le Parlement. De David nous devons avoir le courage et la confiance. Le courage d'affronter les défis en nous libérant de l'armure peut-être nous l’avons trouvé, la confiance c’est ce que nous demandons maintenant au Parlement et aux Italiens. »
Peu de temps après son investiture, le chef du gouvernement de coalition italien avait convoqué son équipe, non pas en retraite spirituelle mais pour travailler, dans une abbaye en Toscane. Les ministres avaient dû payer de leur propre poche la participation à cette "rencontre informelle de gouvernement" qui s’était tenue dans l'Abbaye de Spineto, dans la province de Sienne, construite au XIe siècle et transformée en luxueux centre de congrès.







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