Les Evêques du Togo ont déclaré que lorsque la paix sociale est menacée, aucun
disciple du Christ ne peut se réfugier dans l’indifférence ni se soustraire à l’appel
évangélique à être artisan de paix. Face à l’augmentation de la tension et du mécontentement,
tout citoyen a l’obligation d’œuvrer afin d’éviter que le pays ne se retrouve pris
dans l’engrenage de la violence et de la destruction de notre héritage commun. La
tension dans le pays s’est accrue à partir du mois de janvier dernier lorsque des
incendies criminels ont détruit les marchés de Kara et de Lomé, heureusement sans
faire de victimes. Les protestations des jeunes causées par les difficiles conditions
économiques et les réactions de la police ont provoqué des incidents qui ont fait
des victimes et causé des dommages matériels. Les négociations entre le gouvernement,
l’opposition et la société civile s’avèrent difficiles. En regardant cette situation,
les évêques redoutent une explosion de violence si aucune démarche courageuse et inclusive
n’est entreprise dans le sens de la conciliation entre les partis et plus généralement
entre les Togolais et les Togolaises. En vue des prochaines élections législatives,
les Evêques demandent à tous de travailler afin que le scrutin soit libre, transparent
et équitable.
Les Evêques de République centrafricaine dans un message
adressé au Président de transition, Michel Djotodia, ont fait appel en faveur de la
paix. Les Centrafricaines et Centrafricains sont sclérosés par le doute. Ils vivent
désormais dans la peur et la méfiance Fidèles à leur devoir et vocation de non seulement
annoncer le Christ, mais aussi faire écho à la voix des sans voix, ces évêques ont
tracé un cadre alarmant de l’état de la nation. Au plan social, ils déplorent un
nombre considérable de perte de vies humaines, de viols, de pillages, de villages
incendiés, de destruction de champs, de violation et spoliation de domiciles privés,
des familles illégalement expropriées de leurs maisons qui sont occupées de manière
indue par un homme fort ou une bande armée. La même chose peut être dite au plan
économique, les plus importantes sources de revenus de la nation ayant été saccagées
et détruites, y compris les mines d’or et de diamants et jusqu’à la faune (chasse
sauvage des éléphants et autres espèces protégées de la part de bandes de braconniers)
et à la flore elles-mêmes (abattage indiscriminé d’arbres de valeur). Les Evêques
dénoncent également la mise en place d’une administration parallèle qui échappe complètement
au contrôle de l’Etat. Les recettes profitent uniquement à ceux qui l’ont établie.
A ceci vient s’ajouter la destruction systématique des archives et la persécution
des agents de l’Etat. Mais c’est surtout sur le plan religieux que l’ardeur et
la détermination des évêques contre la profanation des lieux de culte chrétien se
sont fait sentir. L’Eglise a renouvelé sa collaboration avec l’Etat dans les domaines
de la recherche de la paix et de la réconciliation mais demande des mesures concrètes
afin de stabiliser la situation.