La Cour suprême américaine ouvre la voie vers le mariage homosexuel
Aux Etats-Unis, la Cour Suprême donne raison aux homosexuels: la plus haute instance
juridique du pays a invalidé mercredi une loi fédérale qui définissait le mariage
comme l’union d’un homme et d’une femme. La Cour a aussi permis de facto la reprise
des mariages gays en Californie. Une décision qui divise le pays et provoque la colère
des Eglises.
La loi DOMA, qui précisait que le mariage est l’union d’un homme
et d’une femme avait été promulguée en septembre 1996 par Bill Clinton. Pour la Cour
Suprême, cette décision est restrictive et même discriminatoire : le mariage ne saurait
être défini seulement comme l’union d’un homme et d’une femme. Pour les juges de la
cour, cette loi est désormais anticonstitutionnelle, car elle est une privation de
l’accès à la liberté des personnes, protégée par le 5 ème amendement de la Constitution.
Un deuxième recours concernait le mariage gay en Californie après une plainte
contre cette forme d’union, un plainte jugée irrecevable par la Cour et qui donc autorise
de facto le mariage homosexuel dans l’état, qui avait été voté en 2008.
L'Eglise
ne se laissera pas faire
Les Eglises n’ont pas tardé à réagir : « c’est
un jour tragique pour le mariage et notre nation » a dit le cardinal Timothy Dolan,
président de la conférence des évêques. La Cour se trompe et accroit l’injustice selon
lui. Le cardinal qui s’est montré très combatif : « alors que la culture a échoué
dans bien des domaines à renforcer le mariage, il n’y a pas de raison d’abandonner,
il est l’heure de renforcer le mariage, non de le redéfinir. » Le bras de fer entre
l’Eglise et son administration devrait continuer, dans un pays où la question semble
encore diviser les américains.
Le président américain, qui s’était prononcé
à titre personnel en faveur du mariage homosexuel a salué la décision, en évoquant
une injustice corrigée. « La façon dont les institutions religieuses définissent et
consacrent le mariage n’appartient qu’à elles » a dit le président, manière de les
écarter du débat.