Une nouvelle église à la frontière entre les deux Corées, symbole de réconciliation
À l’occasion du 60ème anniversaire de l’armistice de Panmunjom, instaurant un cessez-le
feu entre les deux Corées, une église dédiée au « pardon et à l’expiation » était
inaugurée ce mardi 25 juin dans la ville de Paju, au nord-est de la Corée du Sud,
une ville qui se situe non loin de la frontière qui sépare les deux Corées. « L'édifice
représente le désir de paix, unité et réconciliation, qui anime le peuple Coréen »
a confié le cardinal Cheong Jin-Suk, archevêque émérite de Séoul, à l’agence AsiaNews.
Une entreprise de longue date, puisque la construction du bâtiment avait débuté en
1997, en tant que signe d’espoir et de paix au cœur de la péninsule. La façade extérieure
s’ancre quant à elle dans l’histoire du pays puisqu’elle est conçue surla base de
la cathédrale de Jinsadong en Corée du Nord, bâtie en 1926 et détruite par les communistes.
Cette
inauguration constitue un geste symbolique d’apaisement, à l’heure où le rétablissement
du dialogue entre les deux Corées reste incertain. Depuis l’annulation des pourparlers
par la Corée du Nord le 11 juin dernier, chaque pays rejette en effet sur l’autre
la responsabilité de ce nouvel échec. Dans ce climat de défiance, l’inauguration de
cette église représente une autre voie pour la paix, celle de la prière. Les mosaïques
contenues à l’intérieur de l’église, et qui font mémoire des martyrs coréens, ont
d’ailleurs étés réalisées par des artistes de Corée du Nord, pour montrer, concrètement,
que la coopération est possible.
Mais au symbole, se joint aussi l’action,
puisque l’église se situe tout près du centre pour la réconciliation nationale, mis
en place en 1997 par la conférence des évêques catholiques de Corée, pour mieux suivre
les questions relatives à la Corée du Nord. Depuis, le centre a offert son soutien
aux réfugiés fuyant Pyongyang, tout en formant des missionnaires au dialogue religieux
et à l’échange avec le Nord. Prier et éduquer, en somme, semblent donc être les deux
mots d’ordres de l’église de Corée aujourd’hui. Jeanne Varaldi