Le pape Francois a reçu ce lundi au Vatican une délégation des responsables du « Comité
juif international pour les consultations interreligieuses » Les 21 réunions tenues
à ce jour ont certainement contribué à renforcer la compréhension mutuelle et les
liens d'amitié entre juifs et catholiques a souligné le pape en précisant que la
prochaine rencontre, qui aura lieu en octobre à Madrid était en préparation. Elle
aura pour thème: « Les défis de la foi dans les sociétés contemporaines ». Même s’il
a déjà eu plusieurs fois l’occasion de s’entretenir avec des personnalités juives,
c’est la première fois depuis le début de son pontificat que le pape Francois reçoit
une représentation officielle de la communauté juive. Face à cette importante délégation,
c’est avec force qu’il a rappelé qu’un chrétien ne pouvait être antisémite.
Dans
son discours le pape s’est attardé sur la Déclaration Nostra Aetate du Concile Vatican
II, et en particulier le 4ème chapitre qui représente pour l'Eglise catholique « un
point de référence fondamental en ce qui concerne les relations avec le peuple juif
». « L’Eglise reconnaît que « les prémices de sa foi se trouvent déjà, selon le mystère
divin du salut, dans les patriarches, Moïse et les prophètes ». Le Concile, a ajouté
le pape, rappelle l'enseignement de saint Paul, selon lequel « les dons et l'appel
de Dieu sont irrévocables », et par ailleurs il « condamne fermement la haine, les
persécutions, et tous les actes d’antisémitisme. « En raison de nos racines communes
un chrétien ne peut pas être antisémite ».
Proximité personnelle avec
le judaïsme
Le souverain pontife s’est ensuite attardé sur le parcours
accompli par ses prédécesseurs dans la recherche d’une meilleure connaissance et compréhension
réciproque entre juifs et catholiques. Ils « ont donné une impulsion considérable
à ce cheminement soit à travers des gestes particulièrement significatifs, soit à
travers l’élaboration d'une série de documents qui ont approfondi la réflexion sur
les fondements théologiques des relations entre juifs et chrétiens. Il a ensuite,
pour illustrer les nombreuses initiatives locales un peu partout dans le monde, évoqué
son expérience personnelle.
« Durant mon ministère comme archevêque de Buenos
Aires », a affirmé le pape, j'ai eu la joie d'entretenir des relations d'amitié sincères
avec certains représentants du monde juif. Nous avons souvent parlé de notre identité
religieuse respective, de l'image de l'homme contenue dans les Écritures, et des modalités
permettant de maintenir vivant le sens de Dieu dans un monde sécularisé ».
Inviter
les jeunes générations au dialogue
Le pape a également relaté les nombreux
échanges portant sur les défis communs auxquels sont confrontés juifs et chrétiens
soulignant l’importance de l’amitié et de l’échange « comme des amis, nous avons apprécié
la présence de l'autre, l’enrichissement mutuel à travers la rencontre et le dialogue,
dans une attitude d'acceptation réciproque, tout cela, a-t-il précisé nous a aidé
à grandir en tant qu'êtres humains et en tant que croyants. « Ces relations d’amitié
sont en quelque sorte la base du dialogue qui se développe sur le plan officiel ».
Le pape encourage donc à poursuivre sur cette voie « en cherchant à impliquer les
jeunes générations ». L'humanité, a-t-il conclu « a besoin de notre témoignage commun
en faveur du respect de la dignité de l'homme et de la femme créés à l'image et à
la ressemblance de Dieu, et en faveur de la paix ».
(Photo: le pape recevant
des membres du Comité juif international pour les consultations interreligieuses)