2013-06-24 15:39:00

"Un chrétien ne peut pas être antisémite"


Le pape Francois a reçu ce lundi au Vatican une délégation des responsables du « Comité juif international pour les consultations interreligieuses » Les 21 réunions tenues à ce jour ont certainement contribué à renforcer la compréhension mutuelle et les liens d'amitié entre juifs et catholiques a souligné le pape en précisant que la prochaine rencontre, qui aura lieu en octobre à Madrid était en préparation. Elle aura pour thème: « Les défis de la foi dans les sociétés contemporaines ». Même s’il a déjà eu plusieurs fois l’occasion de s’entretenir avec des personnalités juives, c’est la première fois depuis le début de son pontificat que le pape Francois reçoit une représentation officielle de la communauté juive. Face à cette importante délégation, c’est avec force qu’il a rappelé qu’un chrétien ne pouvait être antisémite.


Dans son discours le pape s’est attardé sur la Déclaration Nostra Aetate du Concile Vatican II, et en particulier le 4ème chapitre qui représente pour l'Eglise catholique « un point de référence fondamental en ce qui concerne les relations avec le peuple juif ». « L’Eglise reconnaît que « les prémices de sa foi se trouvent déjà, selon le mystère divin du salut, dans les patriarches, Moïse et les prophètes ». Le Concile, a ajouté le pape, rappelle l'enseignement de saint Paul, selon lequel « les dons et l'appel de Dieu sont irrévocables », et par ailleurs il « condamne fermement la haine, les persécutions, et tous les actes d’antisémitisme. « En raison de nos racines communes un chrétien ne peut pas être antisémite ».


Proximité personnelle avec le judaïsme

Le souverain pontife s’est ensuite attardé sur le parcours accompli par ses prédécesseurs dans la recherche d’une meilleure connaissance et compréhension réciproque entre juifs et catholiques. Ils « ont donné une impulsion considérable à ce cheminement soit à travers des gestes particulièrement significatifs, soit à travers l’élaboration d'une série de documents qui ont approfondi la réflexion sur les fondements théologiques des relations entre juifs et chrétiens. Il a ensuite, pour illustrer les nombreuses initiatives locales un peu partout dans le monde, évoqué son expérience personnelle.

« Durant mon ministère comme archevêque de Buenos Aires », a affirmé le pape, j'ai eu la joie d'entretenir des relations d'amitié sincères avec certains représentants du monde juif. Nous avons souvent parlé de notre identité religieuse respective, de l'image de l'homme contenue dans les Écritures, et des modalités permettant de maintenir vivant le sens de Dieu dans un monde sécularisé ».


Inviter les jeunes générations au dialogue

Le pape a également relaté les nombreux échanges portant sur les défis communs auxquels sont confrontés juifs et chrétiens soulignant l’importance de l’amitié et de l’échange « comme des amis, nous avons apprécié la présence de l'autre, l’enrichissement mutuel à travers la rencontre et le dialogue, dans une attitude d'acceptation réciproque, tout cela, a-t-il précisé nous a aidé à grandir en tant qu'êtres humains et en tant que croyants. « Ces relations d’amitié sont en quelque sorte la base du dialogue qui se développe sur le plan officiel ». Le pape encourage donc à poursuivre sur cette voie « en cherchant à impliquer les jeunes générations ». L'humanité, a-t-il conclu « a besoin de notre témoignage commun en faveur du respect de la dignité de l'homme et de la femme créés à l'image et à la ressemblance de Dieu, et en faveur de la paix ».

(Photo: le pape recevant des membres du Comité juif international pour les consultations interreligieuses)







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