2013-06-24 19:05:52

Rubygate : 7 ans de prison pour Berlusconi


7 ans de prison et une interdiction à vie d’exercer toute fonction publique. C’est la peine infligée à Silvio Berlusconi, l’ancien président du conseil italien. La sentence est tombée lundi soir, après plus de 7 heures de délibération. Les trois magistrates réunies dans le palais de justice de Milan l’ont condamné dans le cadre de l’affaire Rubygate. Et cette sentence est même plus lourde que prévue.

Car sept ans, c’est un an de plus que ce qui avait été requis. La procureure avait demandé six ans. Cinq ans pour abus de pouvoir : quand il était Premier ministre, Silvio Berlusconi aurait utilisé sa position pour libérer Ruby, une jeune marocaine qu’il avait fait passer pour la nièce de l’ancien raïs égyptien, Hosni Moubarak. La peine aggravé d’un an, c’était pour les prestations sexuelles rémunérées de cette jeunes femme. Elle était mineure lors des faits, en 2010.

Après la décision des juges, certains exultaient : une dizaine de manifestants ont accueilli la nouvelle avec des cris de joie et des applaudissements devant le tribunal. On imagine bien le contraire dans le camp de Berlusconi. Selon le quotidien italien Le corriere della sera, le Cavaliere était lundi « d’humeur noire ». Il était pessimiste, « prêt au pire ». Et pour cause, la sentence, c’est le plus mauvais scénario pour Berlusconi.

Silvio Berlusconi résistera

L’ancien président du Conseil a clamé son innocence. Sa réaction, il l’a écrite lundi soir : il entend « résister » à cette « persécution », qui vise selon lui à « l’éliminer de la vie politique » italienne. Le Cavaliere était « convaincu » qu’il serait acquitté, « car dans les faits, il n’y avait pour lui aucune possibilité de le condamner ». Silvio Berlusconi semble donc surpris face à cette sentence qu’il a qualifié « d’incroyable » et d’une « violence jamais vue auparavant ».

La presse s’interroge : que va faire maintenant Silvio Berlusconi après cette sentence très lourde, plus lourde que ce qu’avait requis le procureur ? On s’inquiète pour la stabilité politique du pays. Selon plusieurs médias italiens, l’ancien premier ministre considérait le nouveau gouvernement de coalition d’Enrico Letta comme une protection. Sans cette protection – ce qui est le cas aujourd’hui -, « son intérêt à soutenir ce gouvernement disparaîtrait ».

Cette sentence est une « offense à tous les Italiens qui ont cru en lui, écrit le Cavaliere, et qui ont eu confiance en lui pour son engagement pour le pays. » Se risquera-t-il donc aux urnes en retirant sa confiance à Enrico Letta ? D’après un de ses proches, l’ampleur de la condamnation pourrait l’aider à des fins électorales, car selon lui, les Italiens y voient une sentence disproportionnée.

La sentence n’est pas définitive : le camps Berlusconi a déjà annoncé qu’il fera appel. Reste qu’un nouveau front judiciaire pourrait s’ouvrir contre lui : la corruption des témoins lors du procès.

Fausses déclarations au procès ?

Les trois magistrates qui le jugeaient depuis l'ouverture du procès en avril 2011 ont également décidé la transmission des actes de procédure au parquet, en lui demandant d'enquêter sur de possibles fausses déclarations faites par certains témoins pendant le procès.

Une trentaine de jeunes femmes qui fréquentaient les soirées organisées dans la villa de M. Berlusconi à Arcore, près de Milan, avaient défilé à la barre, contredisant leurs déclarations faites selon des enregistrements d'écoutes téléphoniques. Elles juraient avoir participé à des dîners élégants, joyeux et arrosés, mais qui n'étaient absolument pas des orgies.

Silvio Berlusconi était poursuivi pour avoir rémunéré une dizaine de prestations sexuelles de Karima El Mahroug, qui se faisait appeler « Ruby la voleuse de cœurs » entre février et mai 2010. Il était aussi poursuivi pour avoir fait pression sur la préfecture de Milan dans la nuit du 27 au 28 mai 2010 pour faire libérer Ruby qui avait été interpellée pour un larcin.

Avec agences

(Photo : Silvio Berlusconi en 2006)







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