L’Eglise commémore ce vendredi 21 juin le cinquantenaire de l’élection de Paul VI,
262° pape de l’histoire. C’est lui qui achèvera le Concile Vatican II, voulu et convoqué
par son prédécesseur Jean XXIII. C’est lui qui guidera l’Eglise postconciliaire dans
des années difficiles.
Quand il est élu, le 21 juin 1963, Jean-Baptiste Montini
est âgé de 66 ans. C’est un homme réservé, un diplomate rigoureux, cultivé, d’une
finesse rare, une figure clé de la Curie romaine, un proche de Pie XII, un ardent
promoteur de l’œcuménisme.
Son pontificat sera jalonné de nombreuses réformes
et innovations dans les structures et la vie de l’Eglise : la création de la Commission
pontificale pour les communications sociales, puis du Secrétariat pour les non-chrétiens,
du Secrétariat pour les non-croyants, du Conseil pour les laïcs, de la Commission
pontificale Justice et Paix, de la Commission théologique internationale, du Conseil
pontifical Cor Unum, de la Commission pontificale pour la révision du Code de Droit
canon oriental ; l’institution du Synode des évêques, de la Préfecture des affaires
économiques du Saint-Siège, de la Préfecture de la Maison pontificale, et du Bureau
central de statistique de l’Eglise ; la réforme du Saint-Office ; le nouveau règlement
du Bureau des célébrations pontificales ; la suppression des corps armés pontificaux
à l’exception de la Garde Suisse ; l’institution de la journée mondiale de la paix,
le 1er janvier.
Paul VI a été le premier pape à prendre l’avion pour ses nombreux
voyages à l’étranger et en Italie. C’est d’ailleurs lui qui a inauguré la tradition
des voyages pontificaux. Il faut mentionner en particulier son voyage en Terre Sainte,
en 1964, et sa rencontre historique, à cette occasion, avec le patriarche orthodoxe
Athënagoras ; son voyage à New York, en 1965, et son célèbre discours à la tribune
de l’ONU. Parmi ses sept encycliques, les plus connues sont Populorum progressio,
sur le développement des peuples et Humanae vitae sur le mariage et la régulation
des naissances, qui lui a valu bien des critiques et assombri la fin de son pontificat.
Paul VI est mort à Castel Gandolfo le 6 août 1978 après quinze ans de pontificat.
Le 20 décembre dernier, Benoît XVI a reconnu ses vertus héroïques ouvrant ainsi la
voie à sa béatification. Samedi, le pape François recevra quelque 4 300 pèlerins venus
de Brescia, le diocèse d’origine du pape Paul VI. A 11h une concélébration eucharistique
aura lieu dans la basilique Saint-Pierre pour marquer cet anniversaire.
Dans
un éditorial, le directeur de l’Osservatore romano relève que Paul VI a cherché pendant
toute sa vie l’humanité contemporaine, en tendant la main pour serrer d’autres mains,
d’égal à égal.
Interrogé par Olivier Tosseri, l’historien de la papauté
Yves Bruley, auteur notamment de l’ouvrage La papauté de Simon-Pierre à Jean-Paul
II revient sur cette figure riche :