2013-06-21 15:00:55

Les nonces apostoliques ne doivent pas succomber à la tentation de la "mondanité"


Nonces apostoliques, délégués apostoliques, observateurs permanents. La diplomatie du Saint-Siège est réunie pendant deux jours au Vatican. Ensemble, ils réfléchissent et partagent leurs expériences dans le cadre de l’Année de la Foi.

Cette rencontre avait été annoncée le 17 octobre pendant le Synode des évêques pour la Nouvelle évangélisation. Un événement similaire avait eu lieu il y a plus de dix ans, à l’occasion du Grand Jubilé de l’an 2000. L’objectif est d’approfondir le sens de la mission des représentants du Saint-Siège dans le contexte actuel.

Vendredi matin, ils ont été reçus en audience par le pape François qui leur a donné des orientations précise et concrètes, assorties de quelques mises en garde. Dans son discours, le pape François s’est notamment attardé sur des missions les plus délicates qui reviennent aux nonces : les enquêtes à mener en vue des nominations épiscopales. Il leur a demandé d’être particulièrement vigilants.

La tentation de la « mondanité »

Des mots qui viennent « du plus profonde de moi-même et qui me tiennent à cœur », des mots que le Pape a écrit lui-même comme il l’a confié : le pape François a voulu adresser un message simple aux nonces apostoliques.

Dans son discours, largement improvisé, le Pape a souligné plusieurs aspects de la vie des nonces, ces « nomades » qui ont « toujours la valise à la main ». Mais au travers de ce discours, qui n’avait pas la prétention « de dire de nouvelles choses », le pape François a fait passer une de ses préoccupations maintes fois exprimée depuis le début de son pontificat : la tentation de la « mondanité ». L’occasion de faire quelques rappels essentiels concernant le travail des nonces.

Les explications de Xavier Sartre : RealAudioMP3

Le pape a voulu être direct et simple et comme à son habitude, est largement sorti de ses feuilles, même s’il a reconnu avoir lui-même rédigé son discours. Il s’est d’abord attardé sur le caractère particulier du travail des nonces apostoliques, un « travail plus qu’important » : celui de « construire l’Eglise, entre les Eglises particulières et l’Eglise universelle, entre les évêques et l’évêque de Rome ».

Loin d’être de simples « intermédiaires », ils sont des « médiateurs » qui doivent bien connaitre « les cartes » mais aussi et surtout les « personnes ». « C’est pourquoi le rapport personnel entre l’évêque de Rome et vous est essentiel » a-t-il reconnu.

Dans leur travail comme dans leur être, les nonces doivent se garder de la « la mondanité spirituelle », véritable « danger » qui guette les « hommes d’Eglise ». Ils ne doivent pas « céder à l’esprit du monde qui pousse à agir pour soi et non pour la gloire de Dieu ». Cet avertissement ne vaut pas que pour eux : il vaut également pour les futurs évêques qu’ils ont à choisir. Qu’ils soient donc nonces ou évêques, ces hommes doivent être d’abord et avant tout des « pasteurs qui servent l’Eglise ».

Des pasteurs proches des gens, doux patient et miséricordieux

Le caractère pastoral est le critère numéro un que doivent prendre en compte les nonces quand ils recommandent quelqu’un. Les futurs évêques doivent être « des pasteurs proches des gens dont nous avons tant besoin » a confié le pape François. Pas question donc de sélectionner quelqu’un qui « recherche l’épiscopat », qui veuille servir son ambition. Pas question non plus qu’il soit l’époux d’une Eglise tout en étant à « la recherche d’une autre ». Ce dernier point est, visiblement pour le Pape, un sujet délicat sur lequel il a l’intention de revenir en privé, loin des micros.

Le futur évêque doit à l’inverse, être « père et frère, doux, patient et miséricordieux ». Il doit aimer « la pauvreté, intérieure comme liberté pour le Seigneur, et extérieure comme simplicité et austérité de vie ». Il ne doit pas avoir une « psychologie de Prince ». Cet évêque doit veiller sur son troupeau, être devant, derrière, à ses côtés, pour « indiquer la route, pour le maintenir uni et pour éviter que quelqu’un reste en arrière ».

Les nonces sont donc prévenus : pas question de céder à la mondanité, pas question de ne pas travailler avec professionnalité au risque de perdre toute autorité.

Au programme de ces deux journées figurent également l’adoration eucharistique et la célébration des Vêpres à Saint-Paul-hors-les-murs. Le cardinal Ravasi, président du Conseil pontifical de la Culture, a été chargé de proposer une méditation à cette occasion ; une concélébration eucharistique en la basilique Saint-Pierre, présidée par le cardinal Tarcisio Bertone, Secrétaire d’Etat.

(Photo : dans la salle Clémentine du Palais apostolique au Vatican)







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