Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 23
juin. Evangile selon Luc 9, 18-24, Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous ? Pour
vous qui suis-je ? » Ecoutez le commentaire du Père Pascal Montavit
L’Évangile
de ce jour nous permet de méditer sur Jésus qui prie à l’écart puis interroge ses
disciples : « Pour la foule, qui suis-je ? » (Lc 9,18). Cette question ouvre sur un
dialogue qui nous fait découvrir qui est le Messie attendu par Israël et comment nous
pouvons nous mettre à sa suite. La foule n’est pas unanime. Certains pensent
que Jésus est Jean-Baptiste, d’autres qu’il est Élie, et enfin certains considèrent
que Jésus est un des prophètes d’autrefois qui serait ressuscité. La majorité des
auditeurs de Jésus ignore donc qui il est. Ils voient Jésus, l’écoutent mais ne le
connaissent pas. Il est important d’éviter le piège qui consisterait à se dire : «
Mais moi, je sais qui est Jésus ». Peut-être sommes-nous, nous aussi, dans cette foule
qui croit connaître Jésus mais qui se trompe. Il faut tout une vie pour découvrir
le Christ, le Messie Miséricordieux qui est venu sauver tous les hommes. Un Dieu qui
se fait proche, qui n’est pas responsable du mal auquel nous sommes confrontés mais
qui nous permet de lui donner un sens et de garder la paix, alors même que nous subissons
toutes sorte d’épreuves. Puis, Jésus pose la question à ses disciples :
« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » (Lc 9,20). Pierre prend la
parole au nom de tous et répond : « Le Messie de Dieu » (Lc 9,20). Par cette réponse,
Pierre montre qu’il a compris que les temps sont accomplis. Le jour tant attendu par
leurs pères est arrivé. Mais à savoir qui est vraiment ce Messie, Pierre l’ignore
encore. Il devra pour cela continuer à suivre Jésus jusque dans Sa Passion, le renier,
puis revenir vers Lui avec un cœur repentant. Il lui faudra recevoir l’Esprit Saint
pour que l’intelligence des Écritures lui soit donnée. Pierre lui aussi est en chemin.
Après avoir posé ces deux questions, Jésus propose un premier enseignement
adressé uniquement aux disciples, puis un autre pour toute la foule. Jésus
défend vivement aux disciples de divulguer le secret de son identité. Il leur apprend
qu’Il souffrira, sera rejeté par les Anciens, les chefs des prêtres et les scribes,
qu’il sera tué et que le troisième jour il ressuscitera. C’est encore trop tôt pour
que la foule puisse accueillir un tel enseignement, mais les disciples, eux, doivent
se préparer. Viendra le jour où ils réaliseront que Jésus avait prédit tout ce qui
devait arriver. Ils devront alors témoigner de ce qu’ils ont vu et entendu. L’enseignement
que Jésus donne à la foule est différent, mais tout aussi exigeant : « Celui qui veut
marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour, et
qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie, la perdra ; mais celui qui perdra
sa vie pour moi la sauvera. » (Lc 9,23-24). La foule, comme les disciples, ne peut
pas tout comprendre. L’invitation à porter sa croix n’a pas encore pris toute la signification
que la Passion du Christ lui donnera. Mais la foule sait déjà qu’elle est invitée
à tout laisser pour mettre Jésus à la première place. Celui qui met en pratique cette
parole hérite du Royaume, dès ce monde-ci. Il vit les Béatitudes qui donnent un bonheur
présent et promettent un bonheur parfait pour le futur. Renoncer à soi-même est donc
source de bonheur. Voilà un chemin qui n’est pas facile. La porte est étroite. Mais
c’est ce chemin que le Seigneur nous propose, lui qui est notre Créateur et qui nous
connaît mieux que nous-mêmes.