"La voix du coeur" aide les enfants des rues à Bangui
La crise politique et sociale qui agite la République Centrafricaine perdure, malgré
un apparent apaisement des conflits à Bangui. Les besoins humanitaires et sanitaires
sont aujourd’hui criants, comme l’ont rappelé le secours catholique et Caritas France
dans un appel conjoint aux pays européens et à la France. Dans ce cadre, les associations
locales sont bien souvent les seuls soutiens de la population. La fondation « la voix
du cœur » qui vient en aide aux enfants des rues à Bangui accueille, par exemple,
150 à 200 enfants dans son centre. Une solidarité communautaire indispensable, mais
insuffisante.
Béatrice Epaye, directrice de la fondation lance un appel
à toutes les « bonnes volontés ». Elle est interrogée par Jeanne Varaldi
Les écoles,
les hôpitaux, l’administration, les églises : lieux d’apprentissage, de soin, de culte,
en un mot lieux de vie, tout est détruit par les rebelles de la Séléka, surtout dans
les zones rurales, témoigne Béatrice Epaye. La directrice de la fondation « la voix
du cœur » pour les enfants des rues à Bangui use ainsi des mots forts pour décrire
l’état d’urgence dans lequel se trouve le pays, «la population vit dans la terreur
» affirme-t-elle ainsi. Les enfants des rues sont alors les premiers touchés. Ils
sont non seulement les «premières victimes quand il y a des balles qui sifflent dans
une ville » mais sont en plus enrôlés par les rebelles.
Le centre de la fondation
« la voix du cœur » tente ainsi d’accueillir un maximum de ces enfants, livrés à eux-mêmes.
La pauvreté des ménages, la mort de pères et mères atteints du sida et les exactions
des rebelles, sont autant de facteurs qui contribuent à leur solitude. Après une troisième
descente des rebelles dans ce foyer pour les enfants des rues, Béatrice Epaye déplore
un cruel manque de moyens : plus de médicaments, ni de fournitures scolaires… « Nous
avons perdu des choses mais c’est surtout les enfants qui ont beaucoup perdu » nous
confie-t-elle. Ainsi fait-elle appel « aux bonnes volontés du pays ».
Elle
remercie notamment le Secours Catholique, Caritas France et les autres organismes
qui ont récemment lancé un appel humanitaire pour la Centrafrique. Appel qu’elle souhaiterait
mobilisateur, au vu de la situation du pays, qui « risque de disparaitre au cœur de
l’Afrique » selon ses propres mots.