2013-06-19 16:33:08

Les bouleversements climatiques, facteurs de pauvreté


Dans un rapport récemment publié, la Banque mondiale exprime les craintes qu'une hausse de 2°C de la température du globe d'ici à 2040 ne provoque pénuries alimentaires et inondations, surtout en Asie et en Afrique.
Jim Yong Kim, le président de la Banque Mondiale, souligne que les pays en développement en seront les premières victimes même si leurs habitants ne sont pas les responsables de la hausse de la température mondiale. On ressent déjà l’impact du changement climatique alors que la température n’a augmenté que de 0,8 °C par rapport à l’ère préindustrielle. « Beaucoup d’entre nous connaîtront peut-être les conséquences plus redoutables d’un réchauffement de 2 °C — d’ici 20 à 30 ans — si nous ne faisons rien », a-t-il averti.
La Banque Mondiale prévient que des températures extrêmes pourraient affecter les récoltes de riz, de blé, de maïs et d'autres cultures importantes, et menacer la sécurité alimentaire des pays pauvres. La part des populations sous-alimentées pourrait à terme flamber de 90% dans certains pays africains. En Afrique subsaharienne, étant donné que la question de la sécurité alimentaire constitue le défi suprême, il a été souligné qu’ avec un réchauffement de 1,5 à 2 °C, sécheresse et aridité rendront entre 40 et 80 % des terres agricoles impropres à la culture du maïs, du millet et du sorgho à l’horizon 2030-2040.
Avec 4 degrés supplémentaires, à l’horizon des années 2080, les précipitations annuelles pourraient diminuer jusqu’à 30 % en Afrique australe tandis que l’est du continent risque de connaître, selon de multiples études, un phénomène inverse. Le niveau de dioxyde de carbone augmentant, les écosystèmes pastoraux se modifient (des prairies qui deviennent des savanes boisées par exemple), ce qui risque de réduire la disponibilité de fourrages pour le bétail.
Avec le développement des villes côtières en Afrique, les plus pauvres de leurs résidents sont pour la plupart déjà rejetés aux confins des zones habitables, là où les conséquences du changement climatique entraînent les plus grands dangers. Accrochées dans des baraques de fortune sur les berges des cours d’eau ou entassées dans des zones situées à peine plus haut que le niveau de la mer, mal drainées et mal desservies par les services publics, ces populations sont totalement exposées aux assauts des tempêtes, à la montée des eaux et aux crues.
Déjà auteur d'un rapport alarmiste sur le sujet en novembre, La Banque mondiale souligne également que le réchauffement climatique fait peser une "menace fondamentale" sur son objectif d'éradiquer l'extrême pauvreté d'ici à 2030.
C’est pourquoi, afin de contenir le réchauffement, la communauté internationale devrait s'engager à :
- aider les pays, surtout ceux se trouvant dans les zones vulnérables, à concevoir des plans stratégiques et des projets d’investissement qui intègrent les risques et les opportunités liés au changement climatique ;
- fournir les instruments dont les pays et les villes ont besoin pour mieux évaluer le changement climatique et s’y adapter, à travers notamment un suivi des émissions de gaz à effets de serre, des évaluations de l’utilisation et de l’efficience énergétiques et des appréciations du degré de résilience ;
- tirer de ses projets des normes et des meilleures pratiques pour améliorer la résistance des infrastructures dans l’immédiat et pour les générations à venir ;
- utiliser sa faculté de rassemblement, son pouvoir de levier financier et ses fonds dédiés au climat pour augmenter l’appui aux énergies propres, au développement sobre en carbone et à la résilience climatique.
Pour pouvoir aider les pays à mieux se prémunir contre les assauts du climat, la Banque mondiale va devoir mettre l’accent sur les régions les plus vulnérables, gérer la disponibilité des ressources hydriques et les phénomènes extrêmes et redoubler d’efforts pour satisfaire une demande alimentaire croissante.







All the contents on this site are copyrighted ©.