Les Eglises du Zimbabwe redoutent de nouvelles divisions
Les élections présidentielles au Zimbabwe ont été fixées le 31 juillet prochain, mais
pourraient bien se dérouler plus tard. L’opposition demande en effet un délai pour
que le scrutin ait lieu trois mois plus tard. Les Eglises du pays avertissent des
dangers d'une nouvelle confrontation entre le pouvoir de Robert Mugabe et ses opposants
et continuent d’œuvrer à la paix et à la réconciliation.
Le Président Robert
Mugabe a fixé les élections au 31 juillet et ce, sans consulter les autres forces
politiques, au risque de creuser un peu plus les divisions. Le pays est coupé en deux
entre le parti Zanu PF du président Mugabe et le MDC du premier ministre Morgan Tsvangirai
et les dernières élections en 2008 avaient débouché sur des violences. Pour la Communauté
de développement d'Afrique australe, la SADC, le Zimbabwe n'est clairement pas prêt
pour ces élections et demande au gouvernement de reporter le scrutin. La tension entre
les partis a redoublé ces derniers jours, après la parution du décret présidentiel
fixant les élections fin juillet.
Formation des chrétiens pour surveiller
les élections
« Un accord entre les partis sur la date des élections
est essentiel pour que le scrutin puisse se dérouler correctement et pacifiquement
» a déclaré à l’agence MISNA le père Frederick Chiromba, secrétaire général de la
Conférence épiscopale du Zimbabwe, rappelant que les blessures causées par les violences
de 2008 n’ont toujours pas cicatrisées. Depuis des années, les Eglises zimbabwéennes
œuvrent à la réconciliation et invitent à une normalisation. En mars dernier, elles
ont crée l’Observatoire œcuménique pour la paix, afin de promouvoir le dialogue.
Plus
de 200 responsables religieux chrétiens, y compris des prêtres et Evêques, ont par
ailleurs été formés afin de suivre les prochaines élections, et près de 5000 responsables
chrétiens suivent une formation afin d’intégrer dans leur action pastorale des programmes
pour réduire les violences et les tortures. Est par ailleurs prévue la création d’un
réseau devant signaler à temps les pressions et violences qui pourraient se vérifier
durant le scrutin, s’inspirant d’une expérience réalisée au Kenya. (Avec Apic et Fides)
(Photo:
le chef de l'état zimbabwéen Robert Mugabe, le 13 juin 2013)