Le Pape fait entendre les préoccupations de l'Eglise pour le G8
Le Pape François a répondu à David Cameron. Dans une lettre datée du 15 juin, le souverain
pontife répond à la missive que lui adressé le premier ministre britannique pour l’informer
de l’agenda qu’entend mettre en place le Royaume-Uni au cours de sa présidence du
G8 qui se tient les 17 et 18 juin en Irlande du Nord.
L’Homme doit être
au centre de tout
François rappelle que la référence à l’Homme doit être
au coeur de toute activité politique et économique nationale ou internationale. Ces
activités devraient, d'une part, permettre la plus grande expression possible de la
liberté et de la créativité individuelle et collective et, d'autre part, promouvoir
et garantir qu'elles s’exercent de manière responsable et toujours dans le sens de
la solidarité, avec une attention particulière aux plus pauvres. Les priorités de
la présidence britannique du G8 se situent principalement dans les domaines du libre-échange
international, de la fiscalité, de la transparence des gouvernements et des acteurs
économiques. Il ne manque pas également une attention fondamentale à l’Homme avec
une proposition d’action concrète pour supprimer le fléau de la faim dans le monde
et garantir la sécurité alimentaire.
La paix au cœur des préoccupations
de l’Eglise
La protection des femmes et des enfants contre les violences
sexuelles dans le cadre des conflits est également au cœur des préoccupations de l’Eglise
et des participants au sommet. François insiste évidemment sur les zones de conflits
et les guerres pour lesquelles il faudra au plus vite trouver une solution. Au cœur
des discussions des grands de ce monde figure biensûr le Moyen-Orient et en particulier
la Syrie. Le Vatican espère ainsi qu’un cessez-le-feu immédiat et durable pourra être
obtenu et que les belligérants tourneront à la table des négociations.
Un
développement plus humain et juste
Le Pape salue la mise à l’agenda de
la présidence britannique du G8 la lutte contre l’évasion fiscale et l’assurance de
plus de transparence dans l’action gouvernementale des différents pays. Des mesures
qui visent à plus d’éthique chez les hommes politiques comme le souhaitait son prédécesseur
Benoît XVI. Le Pape émérite avait relevé que la crise globale prouve que l’éthique
n’est pas quelque chose d’externe à l’économie mais une partie qui ne peut pas être
dissociée de l’action économique. Cela passe évidemment par le respect de la vérité
sur l’Homme qui n’est pas un facteur économique parmi tant d’autres mais qui a sa
propre dignité irréductible et qui ne peut être soumise à de simples calculs de profit.
L’Homme doit ainsi être le point de départ de toute solution politique et économique
à la crise.
L’économie au service des plus humbles
Le but de
l'économie et de la politique est le service de l'humanité, à commencer par les plus
pauvres et les plus vulnérables, où qu'ils soient. Toute théorie ou action économique
et politique doit s'efforcer de fournir à chaque habitant de la terre la protection
minimale qui lui permet de vivre dans la dignité, dans la liberté, avec la possibilité
de soutenir une famille, éduquer des enfants, de louer Dieu et de développer ses propres
capacités humaines. C'est la chose principale. Sans cette vision, toute activité économique
serait dénuée de sens avertit François. L’argent doit donc servir à atteindre ces
buts et non gouverner les hommes rappelle le Pape.