Ce lundi, le pape François recevait en audience le président vénézuélien Nicolás Maduro,
l’héritier d’Hugo Chavez, élu de justesse en avril dernier. Le Bureau de presse du
Saint-Siège a indiqué qu’il s'agissait d'une audience d'un chef d'Etat comme toutes
celles que le Saint-Père a accordées ces derniers mois à des responsables latino-américains,
mais sur place l’événement fait grand bruit. Le président Maduro a lui-même déclaré
ressentir une forte attente avant sa rencontre avec le premier pape latino-américain
de l’histoire. Son gouvernement traverse actuellement une période politiquement délicate.
La situation économique n’est pas bonne et l’opinion publique est divisée. La hiérarchie
catholique entretenait des rapports tendus avec son prédécesseur Hugo Chavez.
Le
président Maduro vient-il chercher à Rome le soutien de l’Eglise pour amadouer l’opposition
?
C’est la question que se posent de nombreux commentateurs. Interrogé
par les journalistes, le nonce apostolique à Caracas, Mgr Pietro Parolin, a estimé
que cette visite serait utile pour tout le pays, surtout pour la réconciliation et
la paix. Le 22 avril, le pape François avait exprimé sa vive préoccupation face aux
tensions qui avaient suivi la présidentielle et avait souhaité que soient trouvées
des solutions justes et pacifiques pour surmonter les difficultés. Pour sa part l’épiscopat
vénézuélien avait appelé à baisser les tons de la confrontation. A Rome, le président
Maduro sera récompensé par la FAO, le Vénézuéla ayant atteint les objectifs du millénaire
dans la lutte contre la faim. De son côté, son rival malheureux à la présidentielle,
l’opposant Henrique Capriles a adressé une lettre au pape lui demandant son aide pour
promouvoir un dialogue basé sur la vérité. Selon les articles de presse, il dénoncerait
dans cette lettre les violations des droits de l’homme, les persécutions pour des
motifs politiques, et les campagnes de désinformation menées par des médias complices