"Disons oui à l’amour et non à l’égoïsme, disons oui à la vie et non à la mort" demande
le Pape François
Cette fin de semaine, à Rome, est placée sous le signe de l’Evangile de la Vie. Dans
le cadre des initiatives pour l’Année de la foi, le Conseil pontifical pour la promotion
de la nouvelle évangélisation a convié des malades, des handicapés, personnels de
santé, associations d’aide aux infirmes et mouvements pour la vie pour deux journées
de prières, de réflexion et de témoignages sur le thème : "En croyant, nous avons
la vie. "
Réunis autour du pape François, des catholiques venus du monde entier
veulent insister sur la valeur sacrée de la vie : celle des personnes âgées, des malades,
des mourants, des enfants à naître. L’objectif est aussi de rendre hommage et d’encourager
tous ceux qui s’efforcent de venir en aide à ceux qui souffrent. « Je suis venu pour
qu'ils aient la vie et qu'ils l'aient en abondance » - affirme Jésus dans l’Evangile
de Jean. Cmpte-rendu de Romilda Ferrauto
Remercier
le Seigneur pour le don de la Vie
Ce dimanche le pape François a présidé
une concélébration eucharistique sur la place Saint-Pierre. Cette célébration, a commencé
le Pape François, à un très beau nom : "Evangelium Vitae", l’Évangile de la
Vie. Avec cette Eucharistie en l’Année de la foi, nous voulons rendre grâce
au Seigneur pour le don de la vie, dans toutes ses manifestations ; et en même temps,
nous voulons annoncer l’Évangile de la Vie. "Evangelium Vitae" du nom d’une
lettre encyclique de Jean Paul II écrite en 1995 dans le contexte des progrès scientifiques
et techniques. Il y a près de vingt ans comme aujourd’hui l’Eglise à travers le Pape
François rappelle sa volonté de promouvoir la dignité de la personne humaine. Cela
passe dans la perspective catholique par une défense de la vie de sa conception à
son terme naturelle. En clair opposition radicale à l’avortement et à l’euthanasie
Le Pape François a comme Jean Paul II dénoncé la culture de mort dans les société
contemporaines qui veulent se passer de Dieu. C’est à dire qui érigent comme modèle
une vision utilitariste du corps dictée par l’égoïsme, le profit ou le plaisir.
Ne
pas céder aux fausses idoles du temps présent
Le Pape a de nouveau
insisté sur le refus des faux-semblants érigés en modèle de vie dans les sociétés
contemporaines sécularisées. « Dieu est le Vivant, Jésus nous porte la vie de Dieu,
l’Esprit Saint nous introduit et nous maintient dans la relation vitale de vrais enfants
de Dieu, a-t-il annoncé. Mais souvent l’homme ne choisit pas la vie, n’accueille pas
l’"Évangile de la Vie", mais se laisse guider par des idéologies et des logiques qui
mettent des obstacles à la vie, qui ne la respectent pas, parce qu’elles sont dictées
par l’égoïsme, par l’intérêt, par le profit, par le pouvoir, par le plaisir et non
par l’amour, par la recherche du bien de l’autre. C’est l’illusion constante de vouloir
construire la cité de l’homme sans Dieu, sans la vie et l’amour de Dieu – une nouvelle
Tour de Babel ; c’est penser que le refus de Dieu, du message du Christ, de l’Évangile
de la vie conduit à la liberté, à la pleine réalisation de l’homme. Le résultat est
qu’au Dieu vivant, on substitue des idoles humaines et passagères, qui offrent l’ivresse
d’un moment de liberté, mais qui à la fin sont porteuses de nouveaux esclavages et
de mort.
Un « oui » franc et massif à la Vie
Chers frères
et sœurs a lancé François, à la fin de son homélie, regardons Dieu comme le Dieu de
la vie, regardons sa loi, le message de l’Évangile comme une voie de liberté et de
vie. Le Dieu vivant nous rend libres ! Disons oui à l’amour et non à l’égoïsme, disons
oui à la vie et non à la mort, disons oui à la liberté et non à l’esclavage de tant
d’idoles de notre temps ; en un mot, disons oui à Dieu qui est amour, vie et liberté,
et jamais ne déçoit (cf. 1Jn 4,8 ; Jn 11,25 ; Jn 8,32). Seule
la foi dans le Dieu Vivant nous sauve ; dans le Dieu qui en Jésus Christ nous a donné
sa vie, et par le don de l’Esprit Saint nous fait vivre en vrais enfants de Dieu.
Cette foi nous rend libres et heureux. Demandons à Marie, Mère de la Vie, qu’elle
nous aide à accueillir et à témoigner toujours de l’"Évangile de la Vie".
Voici
la traduction française de l'homélie du Pape François dans son intégralité :
Chers
frères et sœurs, Cette célébration a un très beau nom : l’Évangile de la Vie. Avec
cette Eucharistie en l’Année de la foi, nous voulons rendre grâce au Seigneur
pour le don de la vie, dans toutes ses manifestations ; et en même temps, nous voulons
annoncer l’Évangile de la Vie. En partant de la Parole de Dieu que nous avons
écoutée, je voudrais vous proposer trois points simples de méditation pour notre foi
: d’abord, la Bible nous révèle le Dieu Vivant, le Dieu qui est Vie, et source de
la vie ; en second lieu, Jésus-Christ donne la vie, et l’Esprit-Saint nous maintient
dans la vie ; troisièmement, suivre le chemin de Dieu conduit à la vie, tandis que
suivre les idoles conduit à la mort. 1. La première lecture, tirée du Second livre
de Samuel, nous parle de vie et de mort. Le roi David veut cacher l’adultère commis
avec la femme d’Urie le Hittite, un soldat de son armée, et pour faire cela, il ordonne
de placer Urie en première ligne pour qu’il soit tué dans la bataille. La Bible nous
montre le drame humain dans toute sa réalité, le bien et le mal, les passions, le
péché et ses conséquences. Quand l’homme veut s’affirmer soi-même, s’enfermant dans
son égoïsme et se mettant à la place de Dieu, il finit par semer la mort. L’adultère
du roi David en est un exemple. Et l’égoïsme porte au mensonge, par lequel on cherche
à tromper soi-même et le prochain. Mais Dieu, on ne peut le tromper, et nous avons
entendu comment le prophète dit à David : tu as fait ce qui est mal aux yeux de Dieu
(cf. 2S 12,9). Le roi est mis en face de ses œuvres de mort - en vérité ce
qu’il a fait est une œuvre de mort, et non de vie -, il comprend et demande pardon
: « J’ai péché contre le Seigneur ! » (v.13), et le Dieu miséricordieux qui veut la
vie et qui toujours nous pardonne, lui pardonne, lui rend la vie ; le prophète lui
dit : « Le Seigneur a pardonné ton péché : tu ne mourras pas ». Quelle image avons-nous
de Dieu ? Peut-être nous apparaît-il comme un juge sévère, comme quelqu’un qui limite
notre liberté de vivre. Mais toute l’Écriture nous rappelle que Dieu est le Vivant,
celui qui donne la vie et indique le chemin de la vie en plénitude. Je pense au début
du Livre de la Genèse : Dieu modèle l’homme avec la poussière du sol, insuffle dans
ses narines une haleine de vie et l’homme devient un être vivant (cf. 2,7). Dieu
est la source de la vie ; c’est grâce à son souffle que l’homme a la vie, et c’est
son souffle qui soutient le chemin de son existence terrestre. Je pense aussi à la
vocation de Moïse, quand le Seigneur se présente comme le Dieu d’Abraham, d’Isaac
et de Jacob, comme le Dieu des vivants ; et envoyant Moïse au pharaon pour libérer
son peuple, il révèle son nom : « Je suis Celui qui est », le Dieu qui se rend présent
dans l’histoire, qui libère de l’esclavage, de la mort, et porte la vie au peuple
parce qu’il est le Vivant. Je pense aussi au don des Dix Commandements : une route
que Dieu nous indique pour une vie vraiment libre, pour une vie pleine ; ils ne sont
pas un hymne au « non » - tu ne dois pas faire ceci, tu ne dois pas faire cela, ….
Non ! -. Ils sont un hymne au « oui » à Dieu, à l’Amour, à la vie. Chers amis, notre
vie atteint sa plénitude seulement en Dieu, parce lui seul est le Vivant ! 2. Le
passage de l’évangile d’aujourd’hui nous fait faire un pas en avant. Jésus rencontre
une femme pécheresse durant un repas dans la maison d’un pharisien, suscitant le scandale
de ceux qui sont présents : Jésus se laisse approcher par une pécheresse et même lui
remet les péchés, disant : « Si ses nombreux péchés sont pardonnés, c’est à cause
de son grand amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre, montre peu d’amour »
(Lc 7,47). Jésus est l’incarnation du Dieu vivant, Celui qui porte la vie face
à tant d’œuvres de mort, face au péché, à l’égoïsme, à la fermeture sur soi-même.
Jésus accueille, aime, soulage, encourage, pardonne et donne d’une façon nouvelle
la force de marcher, redonne vie. Dans tout l’évangile, nous voyons comment Jésus,
par les gestes et les paroles, porte la vie de Dieu qui transforme. C’est l’expérience
de la femme qui oint avec du parfum les pieds du Seigneur : elle se sent comprise,
aimée, et répond par un geste d’amour, se laisse toucher par la miséricorde de Dieu
et obtient le pardon, elle commence une nouvelle vie. Dieu, le Vivant, est miséricordieux.
Etes-vous d’accord ? Disons-le ensemble : Dieu, le Vivant, est miséricordieux ! Tous
: Dieu, le Vivant, est miséricordieux ! Une nouvelle fois : Dieu, le Vivant, est miséricordieux
! Cela a été aussi l’expérience de l’apôtre Paul, comme nous avons entendu dans
la seconde lecture : « Ma vie aujourd’hui dans la condition humaine, je la vis dans
la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré pour moi » (Ga 2,20).
Quelle est cette vie ? C’est la vie-même de Dieu. Et qui nous introduit dans cette
vie ? L’Esprit Saint, don du Christ ressuscité. C’est Lui qui nous introduit dans
la vie divine comme vrais fils de Dieu, comme fils dans le Fils Premier-né, Jésus
Christ. Nous, sommes-nous ouverts à l’Esprit Saint ? Nous laissons-nous guider par
lui ? Le chrétien est un homme spirituel, et cela ne signifie pas qu’il soit une personne
qui vit "dans les nuages", hors de la réalité (comme si elle était un fantasme). Non
! Le chrétien est une personne qui pense et agit dans la vie quotidienne selon Dieu,
une personne qui laisse sa vie êtreanimée, nourrie par l’Esprit Saint pour
qu’elle soit remplie, en véritable enfant ; et cela signifie réalisme et fécondité.
Celui qui se laisse conduire par l’Esprit Saint est réaliste, il sait évaluer et apprécier
la réalité, et il est aussi fécond : sa vie génère la vie autour de lui. 3. Dieu
est le Vivant, Il est le Miséricordieux ! Jésus nous porte la vie de Dieu, l’Esprit
Saint nous introduit et nous maintient dans la relation vitale de vrais enfants de
Dieu. Mais souvent - nous la savons par expérience - l’homme ne choisit pas la vie,
n’accueille pas l’"Évangile de la Vie", mais se laisse guider par des idéologies et
des logiques qui mettent des obstacles à la vie, qui ne la respectent pas, parce qu’elles
sont dictées par l’égoïsme, par l’intérêt, par le profit, par le pouvoir, par le plaisir
et elles ne sont pas dictées par l’amour, par la recherche du bien de l’autre. C’est
l’illusion constante de vouloir construire la cité de l’homme sans Dieu, sans la vie
et l’amour de Dieu – une nouvelle Tour de Babel ; c’est penser que le refus de Dieu,
du message du Christ, de l’Évangile de la vie conduit à la liberté, à la pleine réalisation
de l’homme. Le résultat est qu’au Dieu vivant, on substitue des idoles humaines et
passagères, qui offrent l’ivresse d’un moment de liberté, mais qui à la fin sont porteuses
de nouveaux esclavages et de mort. La sagesse du Psalmiste dit : « Les préceptes du
Seigneur sont droits, ils réjouissent le cœur ; le commandement du Seigneur est limpide,
il clarifie le regard » (Ps 19,9). Rappelons-nous : Dieu, le Vivant, est miséricordieux
! Le Seigneur est le Vivant, il est miséricordieux ! Chers frères et sœurs, regardons
Dieu comme le Dieu de la vie, regardons sa loi, le message de l’Évangile comme une
voie de liberté et de vie. Le Dieu vivant nous rend libres ! Disons oui à l’amour
et non à l’égoïsme, disons oui à la vie et non à la mort, disons oui à la liberté
et non à l’esclavage de tant d’idoles de notre temps ; en un mot, disons oui à Dieu
qui est amour, vie et liberté, et jamais ne déçoit (cf. 1Jn 4,8 ; Jn 11,25
; Jn 8,32), à Dieu che est le Vivant et le Miséricordieux. Seule la foi dans
le Dieu Vivant nous sauve ; dans le Dieu qui en Jésus Christ nous a donné sa vie,
et par le don de l’Esprit Saint nous fait vivre en vrais enfants de Dieu. Cette foi
nous rend libres et heureux. Demandons à Marie, Mère de la Vie, qu’elle nous aide
à accueillir et à témoigner toujours de l’"Évangile de la Vie". Qu’il en soit ainsi
!