"La société française redécouvre des propositions faites par l'Eglise"
Le Pape François a reçu samedi en milieu de journée une délégation de 45 parlementaires
français, membres du Sénat et de l'Assemblée nationale. " Cette rencontre, a déclaré
le Pape, est pour moi l’occasion de souligner les relations de confiance qui existent
généralement en France entre les responsables de la vie publique et ceux de l’Église
catholique, que ce soit au niveau national ou au niveau régional ou local. "
Le
Pape rappelait alors que " le principe de laïcité qui gouverne les relations entre
l’État français et les différentes confessions religieuses ne doit pas signifier en
soi une hostilité à la réalité religieuse, ou une exclusion des religions du champ
social et des débats qui l’animent. "
La sensibilité de la société française
à certaines propositions de l'Eglise
Dans une allusion à peine voilée aux
manifestations contre le mariage pour tous, le Pape s'est félicité "que la société
française redécouvre des propositions faites par l’Église, entre autres, qui offrent
une certaine vision de la personne et de sa dignité en vue du bien commun. "
"L’Église,
a-t-il ajouté, désire ainsi apporter sa contribution spécifique sur des questions
profondes qui engagent une vision plus complète de la personne et de son destin, de
la société et de son destin. Cette contribution ne se situe pas uniquement dans le
domaine anthropologique ou sociétal, mais aussi dans les domaines politique, économique
et culturel."
Proposer des lois, les amender et parfois les abroger
Le
Pape devait aussi rappeler aux parlementaires leur devoir de contribuer de manière
efficace et continue à l’amélioration de la vie de leurs concitoyens vu leur proximité
avec les réalités locales et de terrain, qui les rendent " sensibles à leurs vraies
nécessités. "
"Votre tâche est certes technique et juridique, consistant à
proposer des lois, à les amender ou même à les abroger. Il vous est aussi nécessaire
de leur insuffler un supplément, un esprit, une âme dirais-je, qui ne reflète pas
uniquement les modes et les idées du moment, mais qui leur apporte l’indispensable
qualité qui élève et anoblit la personne humaine."
Le Pape François concluait
son discours aux parlementaires français en qualifiant la France "de beau pays, une
nation vers laquelle les yeux du monde se tournent souvent".
Le texte
intégral du Pape aux parlementaires français:
Monsieur le Président,
chers Parlementaires, Faisant suite à votre demande, je suis heureux de
vous recevoir ce matin, membres du Sénat et de l’Assemblée nationale de la République
française. Au-delà des différentes sensibilités politiques que vous représentez, votre
présence manifeste la qualité des relations entre votre pays et le Saint-Siège.
Cette
rencontre est pour moi l’occasion de souligner les relations de confiance qui existent
généralement en France entre les responsables de la vie publique et ceux de l’Église
catholique, que ce soit au niveau national ou au niveau régional ou local. Le principe
de laïcité qui gouverne les relations entre l’État français et les différentes confessions
religieuses ne doit pas signifier en soi une hostilité à la réalité religieuse, ou
une exclusion des religions du champ social et des débats qui l’animent. On peut se
féliciter que la société française redécouvre des propositions faites par l’Église,
entre autres, qui offrent une certaine vision de la personne et de sa dignité en vue
du bien commun. L’Église désire ainsi apporter sa contribution spécifique sur des
questions profondes qui engagent une vision plus complète de la personne et de son
destin, de la société et de son destin. Cette contribution ne se situe pas uniquement
dans le domaine anthropologique ou sociétal, mais aussi dans les domaines politique,
économique et culturel.
En tant qu’élus d’une Nation vers laquelle les
yeux du monde se tournent souvent, il est de votre devoir, je crois, de contribuer
de manière efficace et continue à l’amélioration de la vie de vos concitoyens que
vous connaissez particulièrement à travers les innombrables contacts locaux que vous
cultivez et qui vous rendent sensibles à leurs vraies nécessités. Votre tâche est
certes technique et juridique, consistant à proposer des lois, à les amender ou même
à les abroger. Il vous est aussi nécessaire de leur insuffler un supplément, un esprit,
une âme dirais-je, qui ne reflète pas uniquement les modes et les idées du moment,
mais qui leur apporte l’indispensable qualité qui élève et anoblit la personne humaine.
Je
vous formule donc mes encouragements les plus chaleureux pour continuer dans votre
noble mission, cherchant toujours le bien de la personne en promouvant la fraternité
dans votre beau pays.