Réparer la fracture dramatique entre Evangile et culture
“La fracture entre Evangile et culture est sans aucun doute un drame”. Et l’une des
tâches de la « Civiltà Cattolica » consiste justement à « réparer cette fracture ».
C’est avec ces mots que le Pape François s’est adressé aux Pères de la rédaction de
la plus prestigieuse revue de la Compagnie de Jésus, reçus vendredi matin en audience
sous la houlette de leur directeur Antonio Spadaro, engagé personnellement sur les
nouvelles plates-formes de l'Internet à travers la « cyberthéologie ». « La Civiltà
Cattolica, a déclaré le Pape, « s’est renouvelée cette année et arrive à ses lecteurs
désormais aussi par les réseaux sociaux. Ce sont là aussi des frontières sur lesquelles
vous êtes appelés à œuvrer. Continuez sur ce chemin ! »
Dialogue, discernement
et dépassement des frontières. Ce sont les trois recommendations du Pape aux jésuites
italiens de la revue Civiltà Cattolica. Une revue qui sort depuis cent-soixante-trois
ans, tous les quinze jours, sous la forme d’un fascicule de cent pages, et désormais
accessible par internet. Une revue culturelle qui contient des articles écrits uniquement
par des jésuites.
Dans son discours le Pape a rappelé les devoirs de la
revue
Tout d’abord le dialogue. A ce sujet le ton du Pape François est
parfois dur comme lorsqu’il explique aux jésuites qu’ils ne doivent pas construire
des murs mais des ponts. La Pape rappelle ainsi le style combatif de la revue qui
parfois a même été polémique dans des circonstances historiques particulières. Votre
but souligne le Saint Père est « d’établir un dialogue avec tous les hommes même ceux
qui ne partagent pas la foi chrétienne ou qui s’opposent à l’Eglise et la persécute
de diverses manière ». Une référence directe à l’encyclique Gaudium et Spes de Paul
VI. Dialoguer signifie « faire place aux différents points de vue, aux opinions sans
toutefois tomber dans le relativisme prévient le Pape. Il enjoint ainsi les jésuites
à continuer leur dialogue avec les institutions culturelles, sociales, et politique.
Si
l'Eglise est autoréférentielle, elle tombe malade et vieillit
Le discernement
est le deuxième mot auxquels les jésuites doivent être attentifs. Votre devoir – explique
le Pape – est de recueillir les attentes, les désirs, les joies et les drames de notre
temps et d’offrir des éléments pour une lecture de la réalité à la lumière de l’Evangile.
Ce travail avertit le souverain pontife requière cependant de maintenir le cœur et
l’esprit ouverts, en évitant de tomber dans la maladie spirituelle de l’autoréférentialité.
Et d’ajouter : « même l’Eglise quand elle devient autoréférentielle tombe malade et
vieillit ».
Le dernier principe évoqué par le Pape est la frontière. « Vous
devez être des hommes de frontière » a lancé le Pape aux jésuites. « dans le monde
d’aujourd’hui sujet à des mutations rapides et agité par des questions de grande importance
pour la vie de la foi, il est urgent d’avoir le courage d’éduquer à une foi convaincu
et réfléchie, capable de donner du sens à la vie ». François a également insisté
sur la fracture qui s’est établit entre l’Evangile et la culture. « Vous êtes appelés
à soigner cette fracture qui passe à travers le cœur de chacun de vous » a lancé le
Saint Père aux jésuites. Ce ministère est un des devoirs de la Compagnie de Jésus.