La foule des grands jours, comme c’est désormais le cas depuis plusieurs semaines
Place Saint-Pierre, surtout lors des audiences générales comme ce mercredi. Plus de
50 000 personnes présentes, sous un splendide soleil de printemps. Le Pape François,
après un long tour en jeep découverte au milieu de la foule, a consacré sa catéchèse
au « peuple de Dieu ».
« Dieu, a-t-il souligné, n’appartient à aucun peuple
mais c’est lui qui appelle tous les hommes sans distinction à faire partie de son
peuple ; même celui qui se sent loin, craintif ou indifférent. Mais que peut-on dire
de ce peuple de Dieu ? On en devient membre, non par la naissance charnelle, mais
par une naissance nouvelle, spirituelle, qui est un don très précieux de Dieu et que
procure la foi et le Baptême. Ce peuple est régi par la loi de l’amour : amour de
Dieu reconnu comme unique Seigneur de la Vie, et amour du prochain qui accueille l’autre
comme un frère et dépasse les divisions. »
« Ce peuple a reçu pour mission
de porter, telle une lumière, l’espérance et le salut de Dieu au monde entier ; la
vie des chrétiens doit être vraiment le signe de l’amour de Dieu qui appelle chacun
à l’amitié avec lui. Car, si nous annonçons l’Evangile, surtout par le témoignage
de notre vie, Dieu peut changer la réalité du monde, souvent marquée par le mal. Ce
peuple, enfin, a pour but le Royaume, commencé par Dieu sur la terre, la communion
avec le Seigneur pour vivre la joie d’un amour sans mesure. »
Le mal existe
mais Dieu est plus fort
« Il nous suffit d’ouvrir un journal pour comprendre
que le mal existe », a précisé le Pape. « Trop de conflits entre chrétiens : mais
comment est-ce possible au sein même du peuple de Dieu ? Tous ces conflits dans les
quartiers, sur les lieux de travail, par envie ou par jalousie, et au sein même des
familles, tous ces conflits internes ! » Le Pape François a demandé alors que « l’on
demande au Seigneur qu’il nous fasse bien comprendre cette loi de l’amour, comme il
est bon et beau de nous aimer les uns les autres comme de vrais frères. » Et de demander
: « Tous nous avons des sympathies ou des antipathies, peut-être sommes-nous fâchés
avec quelqu’un. Alors, prions pour ceux avec qui nous sommes fâchés : c’est un beau
pas en avant dans cette loi de l’amour ».
« Le mal existe, mais Dieu est plus
fort parce qu’il est le Seigneur ». « La réalité parfois est sombre, marquée par le
mal, mais elle peut changer parce que Dieu est plus fort que le mal ». « Et la pleine
communion avec le Seigneur est possible, la joie totale avec son Amour ». « Etre Eglise
et peuple de Dieu signifie être ferment de Dieu dans cette humanité ». « Nous devons
prier, a exhorté le Pape, pour que la foi nous donne l’espérance et une nouvelle force
sur le chemin, et que l’Eglise soit le lieu où chacun puisse se sentir accueilli,
aimé, pardonné et encouragé. Il faut que nous ayons une Eglise avec les portes ouvertes,
et nous il nous faut sortir et annoncer l’Evangile ».
Et toujours par speaker
interposé, le Pape a tenu à saluer cordialement les pèlerins francophones, particulièrement
le Comité International de la Société de Saint Vincent de Paul qui fête le 200ème
anniversaire de la naissance de Frédéric Ozanam. « Chers frères et sœurs, Dieu est
plus fort que le mal ! », a encore déclaré le Pape. « Dans un monde parfois difficile,
soyez porteurs de l’espérance et de l’amour de Dieu. Que, dans l’Eglise, chacun se
sente accueilli, aimé et encouragé à vivre selon la bonne nouvelle de l’Evangile.
»