La seconde Cour pénale de Iskenderun a rendu publiques lundi 10 juin les motivations
retenues pour la sentence du meurtrier de Monseigneur Luigi Padovese, condamné à 15
ans de prison. L'évêque italien du vicariat apostolique catholique romain d'Anatolie
en Turquie avait été assassiné par son chauffeur Murat Altun, un Turc musulman de
26 ans, le 3 juin 2010. Selon les juges, il s’agirait d’un acte isolé - et non prémédité
- commis par un fou.
Ces affirmations démentent donc les soupçons relatifs
à une motivation politique ou religieuse du meurtre qui avait agité la Turquie et
le monde catholique au moment des faits. En effet, les événements ont eu lieu la veille
de la visite du Pape Benoît XVI à Chypre, à laquelle l’évêque Padovese devait participer.
Au programme de cette première visite d’un Pape en terre orthodoxe et dont une partie
est occupée par la Turquie, figurait l'unité des chrétiens et le dialogue avec l’Islam.
L’assassinat
de l’évêque italien est de plus advenu après une série de meurtres sur des catholiques
en Turquie. Il faisait donc craindre une aggravation de la situation des minorités
chrétiennes dans ce pays où 99 % de la population est musulmane. Certains indices
pouvaient faire penser à l’action d’ un groupe extrémiste, comme les paroles du meurtrier
lui-même devant le tribunal : « il m’est arrivé un ordre, un message sacré, et je
l’ai tué ».
Malgré ces précisions, les raisons qui ont poussé le jeune chauffeur
à poignarder Monseigneur Padovese restent incertaines. Il entretenait pourtant avec
lui des relations de confiance. Même si ses proches reconnaissent que Murat Altun
était suivi pour troubles psychologiques, les analyses ont prouvé qu’il était en pleine
possession de ses moyens au moment de l’acte.