Droit d’asile en Suisse : « l’intelligence de la peur »
Pas question de durcir une nouvelle fois la loi sur l’asile. En Suisse, les Eglises
chrétiennes appellent sans ambiguïté à voter non à la votation du 9 juin prochain
portant sur le durcissement de la loi. Les parlementaires avaient adopté en urgence
de nouvelles mesures encore plus sévères à l’encontre des demandeurs d’asile à l’automne
dernier, ce qui « va à l’encontre de l’Evangile et du respect de la personne humaine
» selon notamment les évêques catholiques.
Parmi les mesures controversées
combattues par les Eglises figure la suppression de la possibilité de déposer une
demande d’asile dans une ambassade suisse. « Davantage de réfugiés seront poussés
à recourir à des bandes de passeurs. Pour les persécutés pauvres, cette ultime possibilité
de fuite est impossible », précise un communiqué publié jeudi 2 mai.
La réduction
du délai de recours accordé aux requérants d’asile de 30 à 10 jours est également
jugée mauvaise. « il y a des risques de bâclage du dossier » regrette l’abbé Nicolas
Betticher, porte-parole de la Conférence des évêques suisses.
« L'intelligence
de la peur » face « l'intelligence du coeur »
C’est la dixième fois depuis
l’entrée en vigueur de la loi sur l’asile en 1981 qu’une modification a été apportée,
allant vers toujours plus de sévérité. A chaque fois les Eglises s’y sont opposées
mais les électeurs ont toujours confirmé le choix des parlementaires.
L’abbé
Betticher dénonce « une intelligence de la peur » développée et entretenue depuis
des années au détriment de « l’intelligence du cœur » qui devrait aider à affronter
les thématiques migratoires et d’asile.
L’issue de la votation du 9 juin ne
fait guère de doute même pour ceux se mobilisent contre le texte, mais les Eglises
tiennent à réaffirmer leur position. L’abbé Nicolas Betticher, porte-parole de
la Conférence des évêques suisses :