Accueil des réfugiés et des déplacés de force : les orientations du Saint-Siège
C’est un document très attendu qui a été présenté ce jeudi matin dans la salle de
presse du Saint-Siège : un texte de 70 pages sur les migrants et personnes déplacées
de force, cosigné par le Conseil Pontifical pour la pastorale des migrants et personnes
en déplacement, et le Conseil Pontifical Cor Unum. Intitulé "Accueillir Jésus-Christ
dans les réfugiés et les personnes déplacées de force", le document donne des
orientations pastorales et réflexions pour mieux accueillir ces personnes vulnérables
dans un monde où les flux migratoires sont de plus en plus nombreux et divers. Le
compte-rendu d'Olivier Bonnel
«
L’Eglise offre son amour et son assistance à toutes les personnes déplacées de force
sans distinction de religion ou d’ethnie, en respectant en chacune d’elle la dignité
inaliénable de la personne humaine, créée à l’image de Dieu. » Ces lignes tirées de
l’introduction pourraient résumer à elles seules le document.
C’est dans la
figure du Bon Samaritain que l’Eglise puise le sens de son action. L’Eglise qui, précise
le texte, défend la dignité de chaque être humain, mais proclame aussi l’Evangile
de l’amour et de la paix dans les situations de migration forcée.
En ce début
de troisième millénaire, les migrations ont changé et sont destinées à se transformer
encore dans les décennies à venir, soulignent les deux dicastères. Le document part
du constat qu'il est aujourd’hui plus difficile qu'auparavant de faire la distinction
entre migrations volontaires et migrations forcées, sans parler des déplacés à l’intérieur
même des pays, et des victimes de trafics humains qui ont besoin de protection.
Ne
pas détourner notre regard des réfugiés
Une attention particulière est
d'ailleurs portée aux personnes victimes de la traite d’êtres humains, celles soumises
au travail forcé, à l’exploitation sexuelle ou encore le cas des enfants soldat. des
lignes qui font écho aux récents propos du pape qui parlait de la traite des personnes
comme une « activité ignoble ».
Il faut trouver des solutions novatrices,
plaident le conseil pontifical pour les migrant et Cor Unum, entreprendre des recherches
approfondies et défendre la dignité de tous ceux qui sont contraints d’abandonner
leur domicile. Selon eux, cette compassion sincère pour les plus vulnérables donnera
ainsi lieu à des formes de renouveau qui conduiront plus près de Dieu. Parmi les pistes
de réflexion proposées, la contribution à une culture de paix : "le problème des réfugiés
et déplacées de force ne peut être résolu que si les conditions d’une authentique
réconciliation existent" relève le document.
En proposant ses orientations
pastorales, ce texte espère rendre tous les chrétiens conscients de leurs devoirs
à l’égard des réfugiés, en les invitant à être "le bras de l’Eglise" auprès de ces
personnes. Il conclut par un appel à la responsabilité : « avoir le courage de
ne pas détourner notre regard des réfugiés et des personnes déplacées de force, afin
de permettre à leurs visages de pénétrer dans nos cœurs et les accueillir dans notre
monde »
(Photo: des migrants Afghans à Leuca, dans le sud de l'Italie)