Le pape invité au Cap-Vert ! le président de l’archipel africain Jorge Carlos de Almeida
Fonseca a été reçu en audience lundi matin au Vatican par le pape François. Les deux
hommes ont parlé des accords entre la République du Cap-Vert et le Saint-Siège qui
seront signés officiellement le 10 juin prochain par Mgr Dominique Mamberti, sercrétaire
pour les Relations avec les Etats. Ce texte concerne le statut juridique de l’Eglise
dans le pays.
Le pape François et le président cap-verdien n’ont pas manqué
d’évoquer les bonnes relations existant entre l’Eglise et le gouvernement, ni de parler
de l’identité culturelle cap-verdienne, marquée par le catholicisme, religion de la
quasi-totalité de la population. Après sa visite officielle, le président Fonseca
est passé par les studios de Radio Vatican pour répondre à quelques questions sur
son entretien avec le pape François, et sur l’exemple que peut représenter le Cap-Vert,
pays démocratique, pour les autres pays africains, notamment ceux de la Cédéao (Communauté
économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) dont il est membre.
Le président
Cap-verdien au micro de Xavier Sartre
Le président
cap-verdien Jorge Carlos de Almeida Fonseca a commencé par justifier son invitation
au Pape : le Cap-Vert est selon lui la nation relativement la plus catholique du monde,
puisque 95% de ses compatriotes sont catholiques. Il pense également que l’Eglise
catholique se soit installée pour la première fois en Afrique à Santiago au Cap Vert.
Il a également détaillé les quatre principaux aspects de l’accord à venir le 10 juin
: enseignement de la religion et de la morale catholique dans les établissements publics
non supérieurs, traduction civile de la juridiction ecclésiastique et du mariage catholique,
droit de propriété.
Le président du Cap Vert a expliqué les enjeux actuels
pour son pays : « Créer et consolider un Etat, consolider les institutions, bâtir
un Etat de droit moderne, une démocratie avancée et un pays compétitif du point de
vue économique ». Au niveau économique justement, le Cap Vert cherche à compenser
l’absence de matières premières par la qualité des travailleurs : « Il faut potentialiser
les Capverdiens » affirme le président. La stabilité « politique, sociale et institutionnelle
» est d’autant plus importante que l’économie capverdienne est « Basée sur les services,
particulièrement le tourisme », rappelle Jorge Carlos de Almeida Fonseca. Référence
démocratique
Sans ériger son pays en exemple, le président cap-verdien ne néglige
pas l’influence des prises de position dans les organisations internationales comme
l’Union Africaine ou la Cedeao. « Nous faisons un discours sur les droits humains,
sur la démocratie, l’ Etat de droit, le respect de la constitution »témoigne-t-il.
Concernant
la Guinée Bissau, il évoque la coopération à l’intérieur de la Communauté des amis
du Portugal avec laquelle « Nous cherchons à mobiliser nos efforts pour aider à aboutir
à une solution raisonnable qui puisse conduire à la paix, a la stabilité et à la démocratie
en Guinée Bissau ». Il ne sous-estime pas non plus la coopération sur ce dossier avec
les autres organisations : Nations Unies, Union Africaine, Cedeao, Union Européenne
et dévoile le programme de transition qu’ils soutiennent: « Formation d’un gouvernement
d’inclusion, consensus pour un programme électoral, et probablement des élections
jusqu’à décembre cette année ».