L'état d'urgence au Kirghizstan après une grève dans une mine d'or
L’état d’urgence a été déclenché vendredi (pour dix jours) par le président kirghize
Almazbek Atambaïev, après des affrontements survenus en marge d'une grève dans une
mine d’or à Kumtor, au nord du Kirghizstan. Cette mine d’or est exploitée depuis 1997
par le groupe canadien Centerra Gold et représente 11 % du PIB du pays.
Les
grévistes revendiquent la nationalisation du site, détenue à seulement un tiers par
les pouvoirs publics. C'est l'une des seules ressources de ce pays pauvre d'Asie Centrale.
Près de 160 personnes ont été interpellées par les forces de l'ordre.
Ce mouvement
est soutenu par le mouvement islamiste Hizb ut-Tahrir, pourtant interdit dans de nombreux
pays d'Asie Centrale. Un fait qui n'est pas étranger au départ annoncé des troupes
occidentales de l'Afghanistan voisin selon Catherine Poujol. Selon la professeur
d'histoire et de sociologie d'Asie Centrale à l'Inalco, Hizb ut-Tahrir cherche à s'implanter
localement pour préparer l'après-retrait des troupes militaires occidentales. Elle
est interrogée par Jean-Baptiste Cocagne.
(Photo
: Des grévistes sur le site de la mine d'or exploitée par Centerra Gold)