Le pape François invite l'Eglise et la société à ne pas avoir peur de la solidarité
Jeudi soir, en la Solennité du Corps et du Sang du Christ, le pape François a célébré
la messe sur le parvis de la Basilique Saint Jean de Latran, cathédrale de Rome. Conformément
à la tradition, il a ensuite présidé, à pied, une procession eucharistique aux flambeaux,
sous les platanes de la via Merulana, cette grande artère qui relie Saint-Jean-de-Latran
à la basilique Sainte-Marie-Majeure.
Confréries et associations eucharistiques,
chevaliers du Saint Sépulcre et Chevaliers de Malte, religieux et curés des paroisses
romaines, chanoines et aumôniers, évêques et cardinaux, ainsi que des enfants de la
première communion, ont marché en procession entre les deux basiliques. Le Saint-Sacrement
exposé dans l’ostensoir avait été placé à bord d’une voiture découverte. A la fin
de la célébration le Souverain pontife a donné la bénédiction eucharistique.
Multitude,
communion et partage
Très populaire à Rome, depuis que Jean-Paul II l’a
relancée en 1979, la Fête-Dieu attire les foules chaque année, toutes générations
confondues. Elle est célébrée dans une atmosphère de piété populaire, à la fois joyeuse,
majestueuse et solennelle. Instituée par le Pape Urbain IV, cette fête a été étendue
en 1264 à toute l’Eglise universelle à la suite de l’extraordinaire miracle eucharistique
de Bolsena, en Italie. Elle confesse publiquement la présence réelle de Jésus dans
l’Eucharistie, synthèse de la foi chrétienne.
Commentant le miracle de la
multiplication des pains et des poissons - « Donnez-leur vous-mêmes à manger » - le
Saint-Père a insisté sur trois maître-mots : multitude, communion et partage. Dans
une homélie en forme de questions-réponses, il a relevé que dans l’Evangile de Luc,
Jésus est au milieu de la foule, Il est avec les gens, Il leur parle, Il prend soin
d’eux, Il se plonge dans les situations concrètes du monde. Et les gens le suivent
parce qu’il parle et agit d’une façon nouvelle, avec l’autorité des personnes loyales
et cohérentes, qui annoncent l’espérance qui vient de Dieu.
Jésus nous rappelle
que pour le suivre nous devons sortir de nous-mêmes et faire de notre vie un don.
Les disciples auraient voulu renvoyer la foule, une tentation que nous avons tous
si souvent lorsque nous ne voulons pas assumer les besoins des autres. Nourrie par
Jésus la multitude devient une communauté, on passe de l’anonymat à la communion.
L’Eucharistie nous fait sortir de l’individualisme
Le pape François
a alors noté que l’Eucharistie est le Sacrement de la communion qui nous fait sortir
de l’individualisme ; elle ne peut être vécue dans l’anonymat mais dans le partage.
Le Souverain pontife a appelé l’Eglise et la société tout entière à ne pas avoir peur
de la solidarité, c’est le mot-clé – a-t-il dit – un mot mal vu de l’esprit mondain.
Nous devons savoir mettre à la disposition de Dieu ce que nous avons, nos humbles
talents. Ce n’est que dans le partage que notre vie sera féconde.
Dans le
sacrifice de la Croix, Dieu nous a donné sa vie qui triomphe du mal, de l’égoïsme
et de la mort. Dans l’Eucharistie, il est la nourriture qui soutient notre vie, même
quand le parcours devient difficile, quand les obstacles ralentissent nos pas. Dans
l’Eucharistie, le Seigneur nous fait parcourir son chemin, le chemin du service, du
partage, du don. Le peu que nous avons et que nous sommes devient une richesse quand
il est partagé parce que la puissance de Dieu, celle de l’amour, descend dans notre
pauvreté pour la transformer. Et le pape François a invité les fidèles à se laisser
transformer par le Christ, à sortir toujours plus de leur petit enclos et à ne pas
avoir peur de donner, de partager, d’aimer Jésus et leurs prochains.