Le pape François invite l'Eglise et la société à ne pas avoir peur de la solidarité
Ce soir, en la Solennité du Corps et du Sang du Christ, le pape François a célébré
la messe sur le parvis de la Basilique Saint Jean de Latran, cathédrale de Rome. Conformément
à la tradition, il préside ensuite à pied une procession eucharistique aux flambeaux,
sous les platanes de la via Merulana, cette grande artère qui relie Saint-Jean-de-Latran
à la basilique Sainte-Marie-Majeure.
Commentant le miracle de la multiplication
des pains et des poissons - « Donnez-leur vous-mêmes à manger » - le Saint-Père a
insisté sur trois maître-mots : multitude, communion et partage. Dans une homélie
en forme de questions-réponses, il a relevé que dans l’Evangile de Luc, Jésus est
au milieu de la foule, Il est avec les gens, Il leur parle, Il prend soin d’eux, Il
se plonge dans les situations concrètes du monde. Et les gens le suivent parce qu’il
parle et agit d’une façon nouvelle, avec l’autorité des personnes loyales et cohérentes,
qui annoncent l’espérance qui vient de Dieu.
Il ne faut pas avoir peur
de la solidarité
Jésus nous rappelle que pour le suivre nous devons sortir
de nous-mêmes et faire de notre vie un don. Les disciples auraient voulu renvoyer
la foule, une tentation que nous avons tous si souvent lorsque nous ne voulons pas
assumer les besoins des autres. Nourrie par Jésus la multitude devient une communauté,
on passe de l’anonymat à la communion.
Le pape François a alors noté que l’Eucharistie
est le Sacrement de la communion qui nous fait sortir de l’individualisme ; elle ne
peut être vécue dans l’anonymat mais dans le partage. Le Souverain pontife a appelé
l’Eglise et la société tout entière à ne pas avoir peur de la solidarité, c’est le
mot-clé – a-t-il dit – un mot mal vu de l’esprit mondain. Nous devons savoir mettre
à la disposition de Dieu ce que nous avons, nos humbles talents. Ce n’est que dans
le partage que notre vie sera féconde.
Dans le sacrifice de la Croix, Dieu
nous a donné sa vie qui triomphe du mal, de l’égoïsme et de la mort. Dans l’Eucharistie,
il est la nourriture qui soutient notre vie, même quand le parcours devient difficile,
quand les obstacles ralentissent nos pas. Dans l’Eucharistie, le Seigneur nous fait
parcourir son chemin, le chemin du service, du partage, du don. Le peu que nous avons
et que nous sommes devient une richesse quand il est partagé parce que la puissance
de Dieu, celle de l’amour, descend dans notre pauvreté pour la transformer. Et le
pape François a invité les fidèles à se laisser transformer par le Christ, à sortir
toujours plus de leur petit enclos et à ne pas avoir peur de donner, de partager,
d’aimer Jésus et leurs prochains.
Un rendez-vous important pour les Romains
C’est
un rendez-vous important pour les Romains qui, chaque année, sont nombreux à se presser
le long du parcours de la procession pour célébrer, avec leur évêque, cette tradition
toujours vivante et très significative. Le reportage de Manuella Affejee