C’est l’aboutissement et la concrétisation d’une loi qui aura enflammé l’espace public
et médiatique français ces derniers mois : le premier mariage homosexuel célébré ce
mercredi à Montpellier. Cet événement privé a pris une dimension publique démesurée.
L'événement, suivi par des caméras du monde entier, s'est déroulé sous haute sécurité.
Entre 50 et 100 policiers nationaux ont été mobilisés pour s'assurer qu'il n'y ait
pas de débordement autour de la mairie.
Quelque 500 personnes, dont 200 proches
du couple, ont été invitées. L’effervescence médiatique qui a entouré les débats de
la loi Taubira ne s’est une nouvelle fois pas démentie. Quelque 230 journalistes du
monde entier ont demandé une accréditation. De nombreux journalistes français, mais
aussi des télévisions japonaises, russes, ou des grands réseaux tels que CNN ou Al
Jazeera.
A cette occasion, Radio Vatican vous propose de réentendre les
explications d’un haut responsable du Saint-Siège, Mgr Vincenzo Paglia, président
du Conseil Pontifical pour la Famille interrogé en janvier dernier
Propos
recueillis par Manuella Affejee
Verbatim de Mgr Paglia : « Le
mariage, c’est entre une femme et un homme pour avoir des enfants, le mariage n’est
pas un produit de consommation. Le mariage et la famille font partie du patrimoine
de l’humanité et la soutiennent à travers les siècles et partout dans le monde. L’Eglise
exhorte tout le monde à s’aimer, mais le mariage et la famille sont une chose bien
précise que nous devons défendre pour mieux soutenir notre société. Il y a aussi
des laïcs qui pensent la même chose. Le fossé ici n’est pas entre l’Eglise catholique
et l’opinion publique, c’est un peu plus profond : c’est la division entre la mentalité
qui veut élever au sommet l’ego, le « moi », pour détruire le « nous », la société.
L’individualisme est le poison qui va détruire nos sociétés. Le premier obstacle
de l’absolutisme de l’individualisme, c’est la famille. C’est pour ça qu'on commence
comme ça. L’individualisme a une seule dérive, terrible : la destruction du lien social,
de la solidarité, c’est-à-dire de l’amour. Parce qu’à la fin, si chacun s’aime seulement
soi-même, les autres deviennent sûrement des ennemis. J’aimerais que le débat continue
car l’ignorance est la mère de toutes les dérives et de toutes les bêtises. »